Décidément, les taxieurs clandestins et les éléments de la sûreté urbaine de Tazmalt semblent se complaire dans le jeu du chat et la souris. Les «clandos», pour échapper aux descentes impromptues de la police, usent de tous les subterfuges. Ils changent de lieu de stationnement et «racolent» leurs clients habituels. Lorsqu'un barrage des services de sécurité est dressé, ils le contournent, à travers des pistes et sentiers, ou attendent sa levée. Et lorsqu'ils sont pris la main dans le sac, ils assurent aux policiers qu'ils transportent la famille ou des amis, et qu'ils ne sont nullement des «taxis grisette». Les hommes en bleu connaissent bien la chanson. Mais il arrive le plus souvent qu'ils les verbalisent seulement, en leur promettant de «sévir» la prochaine fois. Faut-il noter que parmi ces fraudeurs, il y a des pères de famille qui, s'ils s'adonnent à ce métier, ne le font pas de gaieté de cœur. «Je leur ai dit (aux policiers) de m'aider à trouver un travail stable et bien rémunéré pour que je ne fasse plus le taxi clando.» Notre interlocuteur, chauffeur de taxi clandestin, explique que ce n'est pas plaisant pour lui de risquer des amendes ou la fourrière chaque jour que Dieu fait. Mais ajoute-t-il, «pour le moment, je n'ai pas le choix que de continuer à travailler comme fraudeur. C'est mon gagne-pain». Malgré le caractère irrégulier de cette activité, les gens trouvent vraiment leur compte avec ces taxis clandestins à l'appétit beaucoup «moins vorace» que les chauffeurs de taxis réguliers. En effet, les «clandos» sont «un peu souples» s'agissant du tarif des courses en comparaison avec leurs collègues réguliers. Ceux-ci crient, à chaque occasion qui leur est offerte, à la concurrence déloyale et exigent des autorités locales de sévir contre les clandestins.