Rien en semble décourager les harragas algériens de se rendre, par la " route " maritime des maffias du trafic des personnes, à Almeria, distante dont certaines plages et criques ne sont distantes que de 140 kms des points les plus avancés de la côte ouest algérienne. Rien ne semble décourager les harraga à se rendre, par la «route» maritime des maffias du trafic des personnes, à Almeria, dont certaines plages et criques ne sont distantes que de 140 km des points les plus avancés de la côte ouest algérienne. Ni le danger d'une mer démontable à tout moment, ni la surveillance renforcée des côtes algériennes par les unités de la marine nationale, ni la lourde peine de prison encourue pour délit de sortie du territoire national, ni le prix de la traversé fixé par les maffias de l'émigration - 2000 euros par tête -, ni encore la certitude d'une expulsion immédiate dès l'arrivée à destination. Avec le retour du beau temps en Méditerranée occidentale, le mois de mars, le flux des harraga a repris de plus belle au point de constituer un vrai casse-tête à Alger et Madrid dont les autorités coopèrent étroitement en matière de lutte contre l'émigration illégale. Il ne se passe pratiquement plus un seul week-end, parfois pas un seul jour par temps clément, sans que les autorités espagnoles n'annoncent l'interception d'une ou de plusieurs embarcations à la fois, au large des côtes d'Almeria ou dès leur arrivée dans l'une des plages ou criques, réputées difficiles d'accès, des villages côtiers de Garrucha, Cabo de Gata ou de Corboneras. 160 jeunes arrêtés depuis jeudi Depuis jeudi, ce sont, au total, 160 émigrés clandestins voyageant à bord de 11 pateras qui ont été arrêtés dans cette région devenue depuis 2007 la destination privilégiée des harraga. Les derniers arrivants ont été signalés hier à l'aube. Dans l'une des trois dernières embarcations se trouvaient 17 personnes. «Un poids suffisant pour que la patera chavire à la moindre houle», estiment les secouristes espagnols qui ont travaillé toute la nuit de dimanche à lundi pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'embarcation à la dérive. Pourtant, les opérations de secours, menées de nuit, n'ont pas été faciles, et alors que la météo annonçait un brusque changement de temps en haute mer. 21 Algériens n'avaient pu être localisés alors que grâce à un navire marchand qui passait par là à 40 milles au large d'Almeria avant l'intervention des garde-côtes espagnoles. 9 mineurs et une femme enceinte Phénomène nouveau, 9 mineurs, dont l'âge varierait entre 16 et 17 ans et une jeune femme enceinte, étaient du voyage. A la différence des adultes, les mineurs avaient tous leurs documents sur eux. Visiblement, les «maffias» les ont bien renseignés sur l'utilité de pouvoir prouver leur âge s'ils se faisaient attraper. Si elle est dure pour les maffias - la prison ferme est prévue - et stricte sur l'expulsion immédiate des personnes majeures, la loi espagnole est plus clémente pour les mineurs. Ces derniers ne font pas systématiquement l'objet d'une expulsion immédiate comme les adultes. La femme enceinte aussi devait certainement ne pas ignorer l'«argument» de sa condition qui plaide en sa faveur. L'administration espagnole ne se hasardera pas de prononcer l'expulsion d'un mineur dont la famille n'est pas connue dans le pays d'origine ni d'une femme enceinte sans risquer de s'attirer les foudres d'un magistrat ou d'une association civile de protection des enfants ou des femmes en détresse. Les mineurs comme la femme ont été transférés dans des centres d'accueil sociaux. Les autres «adultes et célibataires», selon les gardes-côtes de la gendarmerie espagnole, seront reconduits vers leur pays d'origine.