Six ans après, le constat est simple, bien des familles vivent encore «provisoirement» dans les chalets, et ce, en dépit des titanesques efforts déployés par l'Etat Il y a six ans, un terrible tremblement de terre a frappé une partie du centre du pays. Un séisme d'une rare violence puisque la magnitude a été évaluée à 6,87 sur l'échelle ouverte de Richter et dont la secousse principale s'était manifestée à 19h44 avant qu'elle ne soit suivie d'une multitude de répliques. Son épicentre a été localisé en mer, très proche du littoral, à 60 km au nord-est d'Alger, plus précisément à quatre kilomètres de la côte, entre Zemmouri et Boumerdès. Il a été tellement violent qu'il a été ressenti à des centaines de kilomètres à la ronde, sur les rivages italien, espagnol et français. Et son macabre bilan est tout simplement révélateur de son intensité : 2278 morts, 10 147 blessés et plus de 15 000 sans-abri. La wilaya de Boumerdès a enregistré 1382 victimes et 3442 blessées. La capitale, voisine, n'a pas été en reste puisqu'on y a comptabilisé d'incommensurables pertes humaines évaluées à 883 victimes et 6787 personnes blessées en sus d'importants dégâts matériels avec l'effondrement tels des châteaux de cartes d'immeubles et de bâtisses. Les wilayas de Tizi Ouzou (7 morts et 261 blessés), de Béjaïa (2 morts et 3 blessés), de Bouira (2 morts et 127 blessés), de Blida (2 morts et 709 blessés) et de Médéa (121 blessés) ont connu moins de dégâts. Aussitôt, les pouvoirs publics ont réagi à travers un ensemble de mesures avec l'implication de l'ensemble des corps de sécurité dont l'ANP. Ceci pour les premiers secours, avant que l'on songe à placer temporairement les familles sinistrées dans des chalets. Quand les retards s'accumulent Six ans après, le constat est simple, bien des familles vivent encore «provisoirement» dans ces mêmes chalets, et ce, en dépit des titanesques efforts déployés par l'Etat. Pour ne prendre que la wilaya de Boumerdès, la plus affectée par le drame, les différents projets initiés au titre du programme de relogement n'ont permis la réception à la fin de l'année écoulée que 6287 logements. La raison est que ce programme accuse de grands retards, voire des blocages liés à diverses contraintes, notamment celle liée à la non-performance des entreprises chargées de la construction. Le projet des 200 logements de Baghlia peine encore à démarrer en raison, dit-on, de la défaillance de l'entreprise de réalisation. Il en est de même pour le projet des 100 logements de Cap Djinet dont les travaux sont en cours. Ou encore celui des 144 unités restantes du projet des 300 logements aux Issers ainsi qu'une partie du projet des 400 logements de Dellys qui ne sont pas encore réceptionnés. La 7ème saison Mais il n'y a pas que cela puisque l'on relève des contraintes d'accès aux assiettes retenues pour accueillir ces projets. Un constat par ailleurs en vogue concernant les autres programmes inscrits.Côté attribution, l'OPGI de Boumerdès parle de 5903 unités d'habitation livrées sur les 6287 réceptionnées à la fin de l'année 2008. Les logements non attribués sont majoritairement des F2 que les familles refusent justement de rejoindre. Celles-ci préfèrent prolonger encore leur séjour dans les chalets dans la perspective de bénéficier d'un toit répondant au mieux à leurs besoins. A ce propos, il est certainement utile de relever que parmi ces familles réfractaires il a certaines pour lesquelles un F2 suffit. Ceci au moment où bien des familles continuent à vivoter dans ces baraques de fortune et s'apprêtent à y passer leur septième saison estivale.A titre d'exemple, dans la commune de Ouled Moussa, on comptabilise pas moins de 414 unités dont 151 F2 qui attendent d'être attribués depuis plus d'une année. De même pour les communes de Si Mustapha où l'on a recensé 98 unités dont 29 F3 et de Ouled Hadadj (50 unités, parmi lesquelles 18 F2). Dans les communes de Zemmouri, de Boumerdès, de Sidi Daoud et de Corso, l'on fait état de 25 F2 tardant à être attribués. Les familles sinistrées non recasées à ce jour sont au nombre de 650 environ, dont la majorité habite dans des chalets. Certaines d'entre elles n'auraient rien vu venir en matière de prime de loyer accordée par le ministère de la Solidarité.