Le bras de fer opposant Valérie Pécresse, députée (UMP) des Yvelines, et Rachid Nekkaz, «l'homme qui paie les amendes des femmes en niqab» se durcit. Alors que l'élue a déposé une proposition de loi le 27 novembre pour renforcer la loi de 2011 dite «anti-burqa» et contrer tout tiers qui, comme Rachid Nekkaz, paierait à la place des contrevenantes. Ce dernier s'est rendu hier matin dans la circonscription de la députée, devant la Trésorerie de Versailles, pour honorer l'amende d'une habitante voilée et «neutraliser la loi sur le terrain», comme il a usage de dire. Il s'agit de la 878e amende qu'il prend en charge en France, soit une somme totale de 198 000 euros. En Belgique, où une loi similaire est en vigueur, il en a payé 123. «Contre le niqab mais pour la liberté de circuler avec», ce Français, ancien candidat à la primaire du PS et à la dernière élection présidentielle algérienne, a rendu sa nationalité en août 2013 pour devenir Algérien et exprimer son profond désaccord avec «les principes qui guident désormais la République en matière de respect des libertés fondamentales». Rachid Nekkaz a dit qu'il est venu «spécialement» d'Algérie pour payer l'amende versaillaise. Par son action, il «entend faire respecter les libertés fondamentales en France et dans le monde entier» et «tient à rappeler qu'il ne souhaite pas l'abrogation de «la loi anti-niqab», mais simplement son amendement afin que ces femmes puissent porter librement le niqab dans la «rue, patrimoine universel de la liberté par excellence», ainsi que le Conseil d'Etat le préconisait déjà en mars 2010 et ainsi que le défendait la proposition de loi du groupe socialiste à l'Assemblée.