Les services de sécurité algériens ont informé les autorités tunisiennes du risque d'un attentat en Tunisie, a annoncé la chaîne de radio tunisienne Mosaïque FM. Cette chaîne a précisé que des renseignements relatifs à la préparation d'un attentat terroriste ont été obtenus par les services de sécurité algériens après l'arrestation d'éléments de Katibet Okba Ibn Nafaâ, et que cet attentat est préparé pour être perpétré au niveau des frontières entre la Tunisie et l'Algérie. Les mêmes sources ont expliqué que les données ont été fournies par des terroristes arrêtés il y a quelques jours en Algérie, explique cette chaîne radio. La coopération sécuritaire entre l'Algérie et la Tunisie qui existait déjà il y a plusieurs années sous forme de patrouilles mixtes algéro-tunisiennes au niveau des frontières s'est renforcée depuis quelque temps, avec l'apparition du terrorisme en Tunisie et la série d'attentats perpétrés dans ce pays. Echange de renseignements L'échange de renseignements en matière de lutte antiterroriste est l'un des aspects de cette coopération renforcée. Frontalière avec la Libye, la Tunisie et l'ensemble des pays de la région subissent les ondes de choc du chaos libyen, nécessitant la conjugaison des efforts de tous ces pays pour faire face au terrorisme. L'Algérie avait dénoncé l'attentat terroriste perpétré dans un hôtel dans la ville tunisienne de Sousse. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait souligné «en cette conjoncture difficile la nécessité de conjuguer les efforts pour éradiquer tous ensemble le terrorisme qui constitue une menace à la sécurité, à la paix et à la stabilité, non seulement dans notre région mais dans le monde entier». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait exprimé le soutien et la solidarité de l'Algérie avec la Tunisie, en déclarant au président tunisien que «dans ces épreuves douloureuses, la Tunisie trouvera toujours à ses côtés l'Algérie qui lui apportera soutien et appui». La Tunisie qui vient de se doter d'une loi antiterroriste compte des milliers de ressortissants dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak. Ce pays a annoncé son intention d'ériger un mur le long de ses frontières avec la Libye où Daech occupe une partie du terrain, «enrôlant» des terroristes de différentes nationalités. Des dizaines de ressortissants tunisiens avaient rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans les années 2000. Les «émirs» du GSPC leur promettait de leur assurer un entraînement pour aller combattre en Irak avant de les informer que la priorité, c'est le djihad en Algérie». Des milliers de terroristes tunisiens se trouvent en Syrie Aujourd'hui, des milliers de terroristes tunisiens ont pris la direction de la Syrie pour combattre dans les rangs de l'organisation terroriste Daech. La Tunisie qui craint les conséquences de leur retour au pays ne peut coopérer directement avec la Syrie (pour l'échange de renseignements sur les Tunisiens faisant partie de Daech et d'Al Qaïda dans ce pays) du fait de la rupture des relations diplomatiques rompues par l'ex-président tunisien par intérim, Moncef El Merzouki, il y a quelques années. Grâce à l'application de son principe de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, l'Algérie maintient de bonnes relations avec la Syrie, pays qui fait face à une déferlante terroriste soutenue par certains pays occidentaux et des pays du Moyen-Orient. L'Algérie pourrait interférer entre la Syrie et la Tunisie pour le rétablissement des relations diplomatiques et la coopération contre le terrorisme.