Le militant des droits de l'homme, Maître Ali Yahia Abdenour, qui a animé hier une conférence à la salle de cinéma d'Akbou (Béjaïa), sous le thème «Officialisation de la langue amazigh et rupture démocratique», a plaidé pour l'officialisation de la langue amazigh dans le pays. Le conférencier a entamé son discours par un rappel historique du mouvement national depuis l'Etoile nord-africaine avant d'aborder les circonstances ayant conduit les militants nationalistes à poser la question identitaire qui a abouti à ce qui est communément désigné par «la crise berbère» de 1949. «Tamazight doit être officialisée», n'a cessé de marteler l'éminent avocat tout au long de sa «plaidoirie» qui ajoute en substance que cette question ne saurait être encore éludée. La Guerre d'Algérie, la crise de l'été 1962, le coup d'Etat de juin 1965 ont été autant de haltes tout au long de l'exposé minutieux de l'orateur. «La rupture avec le système antidémocratique» est une exigence historique, rappelle celui qui fut à un certain moment de son parcours ministre sous Boumediène avant de claquer la porte en 1967. Abordant enfin les évènements tragiques de Kabylie durant le printemps 2001, l'ancien bâtonnier dira à propos de l'assassinat des 126 jeunes, tombés lors des manifestations, que «c'est un crime de guerre qui doit être puni comme tel».