Les moyens de stockage de la pomme de terre, mobilisés dans le cadre du Système de régulation des produits à large consommation dans sa deuxième édition (Syrpalac 2), risquent d'être insuffisants pour contenir l'important volume de production. C'est le cas du moins dans la wilaya d'El Oued, qui a enregistré une importante production qui a dépassé 1,8 million de quintaux. Selon les services agricoles de cette wilaya, les capacités de stockage disponibles ne peuvent suffire pour accueillir les quantités produites. Pour cette année, le ministère de l'Agriculture a décidé de confier la mission de gestion du Syrpalac à la société de gestion des participations/production animale (SGP/Proda). Mais actuellement, sur les 51 chambres froides d'une capacité totale de 62 000 m3, «seuls deux propriétaires de chambres froides ont signé des conventions». La majorité des «stockeurs» de la wilaya d'El Oued préfèrent mobiliser leurs moyens pour la datte, a-t-on souligné. L'autre problème évoqué par la même source a trait aux conditions exigées par la SGP/Proda, notamment pour ce qui concerne la disposition de groupes électrogènes pour éviter des pertes de production en cas de coupure électrique. Or plusieurs «stockeurs» ne disposent pas de ces moyens et sont ainsi refusés par la SGP. Devant cette insuffisance de capacité de stockage, la SGP, qui dispose de faibles capacités de stockage, procède à des prospections dans d'autres wilayas pour mobiliser les aires de stockage, notamment à Oum El Bouaghi et Skikda. Cette question doit être réglée dans les meilleurs délais, a-t-on souhaité, puisque la wilaya d'El Oued est en pleine saison qui prendra fin en juillet. Malgré l'abondance de la production ! On reconnaît que les «stockeurs» privés ne sont pas obligés de contracter des conventions avec la SGP/Proda du fait qu'ils donnent une priorité à leurs intérêts. Même topo dans la wilaya de Tizi Ouzou, où le système de régulation est mis en œuvre mais sans qu'aucune convention ne soit encore passée entre la SGP et les «stockeurs», nous a indiqué une source des services agricoles de cette wilaya. Cette année, poursuit la même source, le système Syrpalac ne fonctionnera pas comme lors de l'exercice précédent puisque le ministère de l'Agriculture a chargé la SGP/Proda de la gestion du système. Pour 2009, certaines conditions ont été exigées des «stockeurs», dont certains ont opté carrément pour le refus d'adhérer au dispositif. Malgré la hausse de la production de la pomme de terre, «nous ne sommes pas sûrs de pouvoir mobiliser plus de capacités de stockage qu'en 2008», s'inquiète-t-on aux services agricoles de Tizi Ouzou. Pour cette année, les conventions qui seront signées entre les entreposeurs et la SGP porteront sur une période de stockage de trois mois, avec la possibilité d'être prolongée, contrairement à l'exercice précédent. «C'est pour garantir la régulation du marché», a-t-on expliqué de même source. Et pourtant, le ministère de l'Agriculture avait pris l'ensemble des dispositions pour garantir des capacités de stockage suffisantes. Dans le cadre de l'amélioration du dispositif Syrpalac, le ministère a récupéré, rénové et modernisé les moyens de froid qui étaient détenus par l'ex-Onafla et l'ex-Onapsa, qui sont évalués à près de 300 000 m3, a-t-on indiqué au niveau de ce département. Par ailleurs, même pour cet exercice, la SGP prendra la pomme de terre au prix de 20 DA/kg pour les agriculteurs, s'accordent à signaler des responsables des services agricoles de plusieurs wilayas. Pour les «stockeurs», l'Etat subventionne le stockage de ce produit selon le même barème précédent, à savoir 1,50 DA/kg/mois pour les tubercules en vrac et 1,80 DA/kg/mois pour ceux emballés dans des filets. C'est la SGP qui se chargera du pilotage du dispositif et du paiement des agriculteurs à la livraison du produit.