L'émigration clandestine confirme chaque jour que Dieu fait son caractère de phénomène. Nos vaillants gardes-côtes interceptent presque régulièrement des contingents de candidats, pour leur majorité des jeunes, tentant de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. Avant-hier, ce sont 39 harraga dont deux mineurs qui ont été récupérés au large de Ras El Hamra, dans la wilaya de Annaba. Quelques jours seulement auparavant, 21 autres postulants ont été interceptés à 4 milles des côtes de la localité d'El Chatt dans la wilaya d'El Tarf. Deux wilayas de l'est du pays, Annaba et El Tarf en l'occurrence, sont en passe, par la force des choses, de devenir la plaque tournante ou La Mecque de la harga. Un choix loin d'être fortuit puisque relevant d'un simple mobile géographique, les rivages des deux wilayas étant les plus proches de leurs «homologues» italiens. Et les appréhensions qui se manifestent ces jours-ci sont légitimes à plus forte raison que la saison estivale n'est qu'à ses tout premiers jours. Une période, dont la météo clémente avec une mer calme fait craindre l'ascension du phénomène avec des jeunes de plus en plus nombreux à être tentés par traverser la grande bleue avec moins de tracas que ceux de la saison hivernale que bon nombre d'entre eux défiaient même au prix de leur vie. Par ailleurs, de récentes statistiques sur l'immigration vers l'Espagne révèlent des données à vous donner froid au dos. C'est que le phénomène ne se conjugue pas seulement au féminin puisque touchant même les femmes enceintes et les vieux, il frappe de plein fouet la frange mineure. Ils étaient 37 bambins à réussir à atterrir sur le rivage ibérique l'année dernière alors que seulement sept ont réussi cette prouesse durant les cinq premières années de ce phénomène.