Le candidat François Fillon a surpris tout le monde. Les résultats des primaires de la droite française, dimanche dans la soirée, ont déjoué tous les pronostics. Hier matin, la presse de l'Hexagonale a parlé d'une véritable surprise. Plusieurs titres ont évoqué tout simplement un «séisme politique». Arrivé en tête avec un score de 44. 1%, l'ancien premier ministre sous la présidence de Sarkozy a raflé en effet une véritable mise, laissant loin derrière lui le candidat Alain Juppé avec un taux de près de 30%. Nicolas Sarkozy, lui, se contentera de la troisième place avec à peine 20% des votes. «Une humiliation», selon les médias français. Celui que les sondages ont donné favori au côté d'Alain Juppé au second tour de ces primaires a pris finalement une véritable raclée politique. Aussitôt les premiers résultats annoncés, l'ancien chef d'état de 2007 à 2012, a, comme il l'avait promis en cas d'échec, annoncé sa retraite politique. Eliminé dès le premier tour, Nicolas Sarkozy s'est contenté de saluer la réussite de ce scrutin en reconnaissant sa défaite dans une déclaration laconique depuis son QG. Fillon prend sa revanche Souvent relégué aux seconds rôles, François Fillon semble avoir, avant-hier, pris sa revanche sur un Nicolas Sarkozy qui ne l'a jamais épargné, allant jusqu'à se moquer de lui. Il semblerait que Fillon ait pu réussir à séduire par un programme de rupture et des projets ambitieux à tous les niveaux. Qualifié de ‘'thatchérien'', l'heureux gagnant du premier tour des primaires veut redonner du tonus à une économie vieillissante et désemparée face à la concurrence allemande et asiatique. Il propose un programme économique ultralibéral qui met l'entreprise au cœur de la relance économique avec des objectifs précis. Tout en promettant de réduire les dépenses publiques de 110 milliards d'euros sur cinq ans et de «réformer de fond en comble la gouvernance publique», François Fillon prévoit des réductions d'impôts très importantes. Une véritable aubaine pour le patronat français qui voit d'un très bon œil les mesures que compte prendre Fillon, une fois président. Autre appel de pied à l'adresse des opérateurs économiques, le dossier de la retraite. Le candidat de la droite a annoncé vouloir repousser le report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. L'ancien Premier ministre veut aussi harmoniser les régimes de retraite du public et du privé, avec calcul de la pension de retraite à partir des 25 dernières années de salaire. Autre point qui pourrait avoir fait la différence, la famille. Conservateur ayant une certaine idée de la famille, François Fillon estime que la société française devrait renforcer son modèle autour du noyau familial. «La famille est le fondement de notre société, et il ne saurait être question que les familles soient pénalisées par une politique fiscale injuste à leur encontre», a-t-il dit. Il propose ainsi de «rétablir l'universalité des allocations familiales et porter le plafond du quotient familial à 3000 euros», ce qui n'est pas pour déplaire à des milliers de foyers français. Sur le plan international, les positions de Fillon tranchent sur celles de ses rivaux de droite. Il s'habille d'un costume d'homme de paix et de dialogue, et cela fait forcément la différence. L'ancien premier ministre n'hésite pas à déclarer que «Vladimir Poutine est une partie de la solution en Syrie», et que Bachar Al Assad est «un homme avec qui il faut dialoguer». Suffisant pour être le candidat de la droite aux présidentielles de 2017 ? Le second tour, dimanche prochain, nous le dira, mais d'ores et déjà, le chemin semble tout tracé pour François Fillon. Hier lundi, plusieurs de ses concurrents, dont Nicolas Sarkozy, ont affirmé voter Fillon lors du second tour, dimanche prochain, contre son rival Alain Juppé. Le député Jacques Myard au Temps d'Algérie : «Je voterai Fillon» Le député de la nation et maire, Jacques Myard a, dans un texte adressé à notre rédaction, exprimé le soutien à François Fillon pour l'élection présidentielle française. «Le succès de la participation aux primaires dans toute la France démontre à l'évidence que les Français aiment toujours le débat politique et sont décidés à exprimer avec force leur opinion», précise-t-il. «Je tiens à saluer la patience de tous nos concitoyens qui ont dû souvent attendre assez longuement avant de pouvoir voter en raison du succès des primaires». «Leur engagement constitue une réelle volonté d'un changement responsable pour notre pays», d'après le député. «Je tiens également à remercier les bénévoles qui ont rempli une tâche souvent compliquée avec un total dévouement sans compter leurs heures. Leur temps d'astreinte s'est poursuivi bien au-delà de la fermeture des bureaux pour le dépouillement et l'envoi des résultats. Le 2e tour se jouera entre François Fillon et Alain Juppé. Ce sont deux candidats avec lesquels j'entretiens des liens d'amitié et avec lesquels j'ai toujours eu des échanges fermes et courtois sans être toujours d'accord avec eux. Mon choix n'est donc pas un problème de personne mais un choix rationnel en fonction des enjeux politiques sur de très nombreux sujets : politique étrangère, choix de société, lutte contre les dérives communautaristes, islamistes notamment, conception de l'Europe, relance économique», écrit le député.