Djaâfar Beck, qui est parmi ces artistes qui ont fait les beaux jours de la Télévision algérienne, au lendemain de l'indépendance et jusqu'à la fin des années 1970, se trouve à l'hôpital de Zéralda à l'ouest d'Alger. Même si ce talentueux comédien n'a enregistré que quelques chansons, il a joué dans des dizaines et des dizaines de sketches à la télévision, notamment aux côtés d'autres comédiens tels qu'Ali Abdoun et Sissani. Djaâfar Beck, de son vrai nom Abdelkader Cherouk, ce véritable maquisard (il aurait été capitaine de l'ALN) a choisi la chanson satirique pour se moquer des Français qui étaient obligés de prendre la valise en 1962. «Bel Valizet Harbine», disait la chanson et «Eddinaha !» avec un éclat de joie mêlé de rires que seul Djaâfar Beck pouvait offrir sur les sillons d'un disque 45 tours inoubliable. Le comédien et chanteur, qui était un excellent critique, a enregistré d'autres chansons dont certaines ont été composées par le musicien et chanteur d'opéra et d'andalou, Saïd Bestandji dit Hassan Badri. Djaâfar Bek, qui est né en 1928 à la Casbah d'Alger, a vécu durant son enfance dans la maison de la grande chanteuse de hawzi, Meriem Fekkaï, où venaient souvent des artistes dont le grand comédien Rachid Ksentini, ce qui l'a poussé à suivre plus tard la carrière de comédien. Un de ses fils est devenu réalisateur à la Radio nationale. Le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, lui a rendu visite jeudi passé. Djaâfar Beck était un artiste polyvalent puisqu'il était chanteur comique, fantaisiste, animateur et comédien. C'était aussi un excellent critique. Il a fait partie de la troupe du FLN dirigée par Mustapha Kateb.