Le 45e président américain semble tenir parole. D'après son agenda, hier il devrait signer plusieurs ordres exécutifs limitant l'immigration en provenance de Syrie et de six autres pays du Golfe et d'Afrique. L'Algérie n'est pas concernée. Peu de temps après son investiture, le nouveau président américain devait, à en croire son agenda, signer, hier, des décrets concernant l'immigration. Comme le nouveau président républicain l'avait promis lors de sa campagne électorale, il interdira temporairement à compter d'hier l'accès aux Etats-Unis pour les réfugiés d'Irak, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen. Il aura pour cela recours à des ordres exécutifs (décrets présidentiels) qu'il signera au département de la Sécurité intérieure, dont les responsabilités incluent l'immigration et la sécurité des frontières. En outre, Donald Trump limitera l'immigration en provenance de Syrie. Pour ce faire, il a tout simplement décidé d'ordonner au département d'Etat de cesser de délivrer des visas aux citoyens syriens. «Un grand jour est prévu demain pour la sécurité nationale. Entre autres choses, nous construirons un mur», a écrit Donald Trump sur son compte Twitter en faisant allusion à ses intentions d'empêcher le passage des migrants mexicains par le sud des Etats-Unis. Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump avait proposé d'interdire temporairement l'accès aux Etats-Unis aux musulmans, affirmant que cette mesure préviendrait les attaques extrémistes sur le sol américain, rappelle la télévision Russia TV. Néanmoins, quelques mois plus tard, Donald Trump et son candidat au poste de ministre de la Justice, Jeff Sessions, avaient déclaré qu'ils concentreraient davantage leurs restrictions sur les pays dont les ressortissants pouvaient représenter une menace plutôt que sur des individus d'une obédience religieuse particulière. Le nouveau président américain tente d'expliquer qu'il ne cible pas l'Islam. Pourtant, les pays objets de la restriction pour les visas sont tous musulmans. Ce que le nouveau président américain omet de dire, c'est que Washington est largement responsable du chaos en Syrie, Irak, Libye, et Yemen. Il y a quelques mois, Obama a reconnu avoir fauté en adhérant à l'ingérence militaire de l'Otan en Libye. Les Américains sont, d'autre part, les responsables du chaos en Irak, avec l'invasion de ce pays. Les guerres d'Irak menées par George Bush étaient très profitables pour Al Qaida qui a pu enrôler de nombreux extrémistes au nom de la libération de ce pays de l'occupation américaine. C'est en Irak que Daech a été créé, à la faveur de la désintégration de l'Etat irakien. Certes, le nouveau président américain a dénoncé l'ingérence de Washington dans d'autres pays, promettant de mettre fin à la politique d'Obama qui soutenait des organisations extrémistes en Syrie, mais il aurait été juste d'éviter de sanctionner les pays qui ont été victimes de la politique américaine. Le Yémen, également concerné par la limitation de visas, est dans le chaos à cause de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, armée par Washington qui, après les crimes perpétrés contre les civils, a décidé de limiter l'aide militaire accordée à la monarchie pétrolière. Pour annuler l'aide militaire accordée à l'Arabie saoudite dans sa guerre contre le Yémen, des organisations non-gouvernementales, dont Human Rights Watch ont interpellé nombre de pays, dont Washington.