Les craintes sur une non-reconduction de l'accord de l'Opep sur le gel de la production semblent se dissiper avec la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir de nouveau l'effort du cartel à partir de la deuxième moitié de l'année en cours. Même si cette position n'a pas encore été rendue publique, les prix du pétrole ont enregistré hier des hausses en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 56,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de mai gagnait 32 cents à 53,72 dollars. Les cours de l'or noir entamaient une huitième séance consécutive de hausse, et ont atteint leur plus haut en cinq semaines à 56,63 dollars pour le Brent et à 53,74 dollars pour le WTI. «Les prix sont soutenus par l'Arabie Saoudite, qui approuverait l'idée d'une extension de l'accord de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)», a souligné Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. L'Opep, dont l'Arabie Saoudite est la figure de proue, a décidé fin 2016 de limiter sa production sur les six premiers mois de 2017 afin de permettre aux marchés de se rééquilibrer. La mesure pourrait être étendue à l'intégralité de 2017 lors de la prochaine réunion du cartel, fin mai à Vienne. Par ailleurs, de nombreuses données sont attendues sur les deux prochaines séances, avant un long week-end de Pâques. Les données du Département américain de l'Energie (DoE) pourraient confirmer la baisse des réserves des Etats-Unis, alors que les chiffres indépendants de la fédération privée de l'American Petroleum Institute ont fait état d'une baisse de 1,3 million de barils la semaine dernière. Les analystes attendent une baisse des réserves de brut de 1,75 million de barils pour la semaine achevée le 7 avril, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Par ailleurs, l'Opep publiera son rapport mensuel sur le marché du pétrole en cours de séance, tandis que l'Agence internationale de l'Energie (AIE) publiera le sien aujourd'hui. Une production en baisse en mars La production pétrolière mondiale a continué de décroître en mars grâce à la mise en œuvre de l'accord de limitation de l'offre, mais ces efforts pourraient être mis à mal par les Etats-Unis qui devraient produire en 2017 plus qu'anticipé, a estimé hier l'Opep. Le mois dernier, la planète a pompé 95,82 millions de barils par jour (mbj), soit une baisse de 230.000 barils par jour (bj) par rapport à février, mais un surplus de 220.000 bj sur un an, détaille l'Organisation dans son rapport mensuel. A lui seul, le cartel a vu sa production diminuer de 153.000 bj, à 31,93 mbj, indique-t-il, en citant des sources secondaires, sous le plafond qu'il s'était fixé en s'accordant sur une réduction de son offre afin de permettre le rééquilibrage d'un marché surabondant.