En Tunisie, le premier président post-révolution vient de prendre la tête du mouvement El Irada à l'issue de son congrès lundi 1er mai. Moncef Marzouki, ancien opposant au régime de Ben Ali, a créé ce mouvement quelques mois après sa défaite à l'élection présidentielle de 2014. Le congrès d'El Irada survient à peine plus de six mois avant les élections municipales. Et le petit parti de Moncef Marzouki n'est pas le seul à s'y préparer. Depuis sa défaite contre l'actuel président, Moncef Marzouki n'a plus aucun mandat. Et le parti qu'il avait créé sous la dictature de Ben Ali n'a obtenu que quatre sièges aux élections législatives de 2014. Malgré tout, l'ancien médecin n'est pas décidé à arrêter la politique. D'ailleurs, il continue régulièrement de critiquer publiquement le gouvernement actuel. Mais pour les premières élections municipales post-révolution, El Irada ne sera pas le seul parti sur les rangs. Les islamo-conservateurs d'Ennahda, aujourd'hui majoritaires au Parlement, y travaillent depuis de longs mois déjà. Leur concurrent des élections de 2014, et désormais allié Nidaa Tounes, tente lui aussi de s'y préparer, malgré ses désaccords. Sans compter les petits partis, comme les libéraux d'Afek Tounes, qui ont tenu leur congrès il y a un mois ou bien l'ancien Premier ministre post-révolution Mehdi Jomaa, qui a lancé au même moment un nouveau parti, El Badil Ettounsi. Tous espèrent remporter un maximum de voix en décembre pour utiliser ensuite leur ancrage local comme tremplin pour les élections législatives et présidentielle, prévues en 2019, d'après Radio France Internationale. La date des élections municipales a été fixée au 17 décembre 2017, sept ans exactement après l'immolation de Mohamed Bouazizi, considérée comme le déclencheur de la révolution tunisienne. Moncef El Merzouki est accusé par une grande partie du peuple tunisien d'avoir encouragé les terroristes de Tunisie à adhérer à Daech, en rompant la coopération diplomatique avec Damas. D'après le Premier ministre tunisien, près de 3 000 terroristes de son pays ont rejoint les rangs de Daech. La Tunisie a connu un débat autour du retour ou non des terroristes à leur pays. Le refus a été exprimé par l'opinion publique et les forces politiques, hormis le parti Ennahda de Rached El Ghennouchi.