Entre colonies de vacances, voyages organisés, jobs d'été et camping à la Robinson Crusoé, les vacances des jeunes s'égrènent sous la chaleur de l'été. Les vacances ont le chic de séparer les gens en deux classes. Ceux qui partent et ceux qui restent. Couper avec la monotonie et la morosité ambiante en s'évadant l'espace de quelques jours est le souhait bien fondé de chacun. Pourtant, bien des citoyens ne peuvent arriver à le concrétiser. De ceux-là, la frange des jeunes dont un grand nombre n'a pas la chance de se payer des vacances. Nombre d'entre eux appréhendent l'arrivée des vacances, synonymes d'ennui, alors que l'Algérie a le privilège de s'ouvrir sur une longue côte de 12 000 km. De quoi offrir bien des joies aux enfants, à tous les enfants. Dans l'Algérie d'aujourd'hui, il est des enfants de régions diverses qui n'ont jamais goûté aux la joies de la mer, ni foulé de leurs petits pieds le sable fin de la plage. Une situation qui a rendu la relation avec l'eau ambiguë, accompagnée de cas de noyades en nombre trop élevé. Cherche colonies de vacances désespérément Partant du principe que les enfants ont besoin de vacances, de faire des découvertes, de profiter du soleil et de se faire de nouveaux copains, autant de distractions que seule une colonie de vacances peut leur garantir. Dans le temps, tous les enfants ont connu ce monde, avaient de quoi orner leur imaginaire et une histoire à raconter à leurs camarades de classe, à la rentrée. Les colonies de vacances rythmaient vraiment les vacances de nombreux enfants et celles des parents. Aujourd'hui, hormis les grandes sociétés nationales qui continuent d'en organiser pour les enfants de leurs employés, ces dernières se sont rétrécies comme peau de chagrin. Relevant des œuvres sociales des entreprises, ces dernières dont l'état de santé a tiré vers le bas, ont opté pour l'élargissement de cette activité ludique. De là, les colonies de vacances sont devenues un privilège réservé aux seuls enfants des employés de ces entreprises et aux enfants défavorisés des régions du grand sud. En direction de cette catégorie, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, en coordination avec la direction de la jeunesse et des sports et les œuvres sociales de l'entreprise nationale Sonatrach, a fait une louable action en ouvrant des camps de vacances sur les plages des wilayas d'Alger, Boumerdès et Chlef, pour permettre à ces jeunes «sudistes» de découvrir les régions côtières aux paysages naturels féeriques et les forêts étrangères à leur environnement habituel. Les auberges de jeunesse, de leur côté, ont mis la «main au sable». Leur propre est d'organiser des séjours pour les jeunes en favorisant les échanges entre jeunes d'horizons divers, ce qui leur laisse le loisir de nouer des relations avec des personnes que seules les vacances mettent sur leur chemin. Ce que celle de Seddikia, à Oran a programmées pour ces vacances, où plusieurs jeunes venant de différentes wilayas du pays vont se rencontrer et nouer des relations d'amitié.
Entre les deux, on s'organise comme on peut Entre petits colons et enfants du sud, une troisième frange, celles des adolescents trop jeunes pour partir seuls, va voguer au gré de la chaleur du temps et du bon vouloir et pouvoir des parents ! Leurs vacances, organisées au petit bonheur, la chance, seront un jour à la plage avec toute la «smala», le lendemain, c'est le voisin, propriétaire d'un bus de voyageurs qui, innovant, ouvre une ligne directe du quartier à la plage, à la grande joie de ses voisins. Une formule finalement pas chère et sécurisante quand le moyen de transport personnel fait défaut. Si encore les parents optent pour des vacances loin de la maison en louant une maison ou en rejoignant un camp de vacances, leurs vacances se conjugueront alors avec détente et bronzette pour une quinzaine de jours au moins ! Entre un job d'été et le camping sauvage, le cœur des 18-25 ans balance ! Confrontés à l'impossibilité d'obtenir un visa pour visiter des contrées lointaines et à la difficulté de se procurer une carte d'entrée au Club des Pins, le seul lieu où la sécurité est assurée à moindre coût, les jeunes algériens moyens se consolent en organisant leurs vacances comme ils peuvent. Les adeptes de camping sauvage se dénicheront un coin perdu pour vivre à la Robinson Crusoé quelques jours durant. Un mode de détente qui a pâti de l'insécurité des années noires qu'a vécues l'Algérie, mais qui semble reprendre vie, à la grande joie des campeurs, avec le retour de la sécurité. Nombre de jeunes frôlant aujourd'hui la quarantaine ont connu ces vacances aventurières à la belle étoile, où les âmes douillettes n'ont pas leur place. Une vie de bohème que Hamza et ses copains ont fait leur des années durant et qui leur a laissé des souvenirs intenses à raconter à leurs enfants et petits-enfants. Bien qu'il faille se débrouiller pour manger, dormir et animer ces soirées, l'expérience mérite d'être vécue, paroles de campeurs ! La générosité des habitants proches des sites de camping a été pour beaucoup dans la concrétisation de ces rêves de jeunes. Qu'elle revienne pour le bonheur des générations qui montent ! Le job d'été dans l'optique de joindre l'utile à l'agréable est une autre façon de concevoir les vacances. Des occupations très recherchées par les étudiants qui pensent au moment présent, sans oublier la dure et onéreuse vie des études qui revient sitôt le classeur fermé. Bien qu'éphémères, ces petits boulots sont soumis au piston comme les travaux normaux. Les jobs en relation avec les piscines et les plages sont fort convoités par les jeunes. «Si tu ne connais pas le directeur financier, l'agent de sécurité ou si le fils du DG de la boîte n'est pas ton copain, tu seras là, à la fin de l'été, à attendre le petit boulot qui ne viendra pas», rapportent des jeunes qui ont vu leur petit CV rester lettre morte. Courage les jeunes, les sociétés étrangères restent à votre écoute ! Consultez donc les petites annonces des journaux, ces dernières sont souvent à la recherche de jeunes pour faire la promotion de leurs produits. Tiens, essayez pour vous voir l'offre d'Oriflamme, elle est sur les journaux ! Vous passerez peut-être de bonnes vacances en vendant des produits de beauté !