L'insécurité règne au service des urgences de l'EPH de Ain Bessem, 30 km à l'ouest de Bouira. Le personnel médical et paramédical venait de passer un mauvais quart d'heure dans la nuit de mercredi à jeudi. Il était 2h du matin. Six jeunes, dont certains étaient ivres, ont accompagné leur ami blessé à l'arme blanche. Le blessé a été tout de suite pris en charge par le personnel des urgences. Mais quand le médecin de garde a demandé au groupe de libérer les lieux et d'attendre leur ami dans la salle d'attente, la situation tourne au vinaigre. Des témoins de la scène affirment que les six jeunes délinquants ont proféré des insultes et des menaces à l'arme blanche contre tout le personnel qui se trouvaient aux urgences. «Ils étaient six jeunes délinquants, dont certains d'entre eux puaient l'alcool. Ils ont ramené un autre jeune qui présentait des blessures à l'arme blanche sur plusieurs parties du corps. Quand le médecin de garde leur demandé d'attendre leur ami qui était déjà admis au bloc opératoire, dans la salle d'attente, ils ont commencé à insulter et menacer tout le monde. Le médecin a été même malmené et bousculé», a déclaré un témoin de la scène. Quand l'altercation verbale a éclaté, il n'y avait pas beaucoup d'agents de sécurité pour intervenir, selon des témoins. Le service dispose d'un seul agent qui a alerté les services de sécurité. À ce moment-là, les infirmiers des urgences se sont retranchés à l'intérieur du bloc opératoire, tandis que les agresseurs ont tout saccagé sur leur passage. Les agresseurs ont saccagé du matériel médical et brisé les vitres. Ils ont même brandi leurs armes blanches et réclamé des médicaments en menaçant de représailles les infirmiers. Ainsi, quelques minutes après l'altercation, les services de sécurité sont intervenus et un seul des délinquants a été arrêté. Les autres agresseurs ont réussi à prendre la fuite. Dans la matinée de jeudi, les médecins et paramédicaux qui travaillent au service des urgences ont organisé un sit-in de protestation devant la direction de l'hôpital. Ils dénoncent d'abord l'insécurité qui prend de l'ampleur sur leur lieu de travail, ensuite l'immobilisme des responsables de l'EPH quant à sécuriser ce service vital. Les protestataires ont observé un arrêt de travail de quatre heures, de 8h à midi, pour interpeller la direction de l'hôpital et les responsables de la DSP de régler le problème de l'insécurité qui se pose dans cet hôpital depuis de longues années. «Nous demandons le renforcement de la sécurité dans ce service. Soit ils engagent d'autres agents de sécurité, soit ils y installent un poste de police. C'est ce que nous avons toujours réclamé lors des agressions précédentes. Mais à ce jour, le service des urgences durant la nuit est l'endroit le moins sécurisé de la ville d'Ain Bessem», a souligné un protestataire. Le directeur de l'hôpital, lors d'une réunion avec les représentants syndicaux, a pris l'engagement de saisir les services de sécurité pour l'ouverture d'un poste de police aux urgences. Les cas d'agression à l'encontre du personnel des urgences médicales ne sont pas nouveaux. D'ailleurs, dans le même service à Ain Bessem, plusieurs agressions ont été signalées ces dernières années. Dans d'autres hôpitaux de la wilaya, médecins et infirmiers font face à ce genre d'agressions de la part de délinquants. Leurs revendications qui ont été adressées aux autorités locales sont restées lettre morte.