Moscou prépare la rencontre engageant les leaders des belligérants libyens: le chef du gouvernement d'entente nationale qui se réunit à Tripoli, Fayez al-Sarraj, et le chef de l'armée nationale libyenne basée à l'est du pays, le maréchal Khalifa Haftar. L'information provient d'une source haut placée proche du milieu diplomatique russe, et a été indirectement confirmée par Fayez al-Sarraj. Moscou s'inscrit ainsi dans le prolongement des efforts de médiation d'Abou Dabi et Paris. Selon le quotidien Izvestia. «Les négociations se tiendront dans un avenir proche à Moscou. Khalifa Haftar a déjà donné son accord de principe, explique la source. Durant le dernier entretien entre Sergueï Lavrov et Fayez al-Sarraj en marge de l'Assemblée générale des Nations unies le Premier ministre a également répondu affirmativement à la proposition d'une rencontre à Moscou.». Concernant la date prévue de son entretien avec le maréchal Haftar, Fayez al-Sarraj a expliqué qu'elle n'était pas encore convenue — mais il n'a pas nié la tenue même des négociations. Une dualité du pouvoir perdure en Libye. A l'ouest, à Tripoli, se réunit le gouvernement d'entente nationale sous la direction de Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale. Alors qu'à l'est, à Tobrouk, se situe le parlement soutenu par l'armée commandée par Khalifa Haftar. L'organisme législatif doit approuver la composition du cabinet pour fixer sa légitimité. Mais les députés qui continuent d'accuser Tripoli de liens avec des islamistes ne l'ont toujours pas fait. L'éventuel entretien entre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar dans la capitale russe ne serait pas la première rencontre entre les deux politiciens libyens. Ces derniers mois, plusieurs tentatives ont été entreprises pour trouver un consensus entre les belligérants. Les deux leaders se sont assis pour la première fois à la table des négociations aux Emirats arabes unis début mai. Les médias avaient alors rapporté l'aboutissement à un accord sur la formation d'organismes de pouvoir de coalition, mais par la suite le Premier ministre avait démenti cette information. Fin juillet avaient suivi les négociations de Paris sous la médiation du président français Emmanuel Macron, qui venait de prendre ses fonctions et a suggéré plusieurs initiatives pour régler les conflits en Ukraine et en Libye. En pratique, la rencontre d'al-Sarraj et de Haftar à Paris s'est soldée par un accord sur le cessez-le-feu en Libye. Néanmoins, les opérations militaires se poursuivent dans ce pays d'Afrique du Nord. Contrairement à certains pays qui ont misé sur Fayez al-Sarraj et ignoraient souvent Khalifa Haftar, et inversement, la Russie a entretenu des contacts avec les deux belligérants. Cela permet aussi bien à Tripoli qu'à Tobrouk de ne pas voir la Russie comme une partie souhaitant autre-chose qu'un règlement du conflit libyen intérieur. Par conséquent, la rencontre à venir à Moscou offre de grandes chances de réussite. Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.