La capitale attire de plus en plus de médecins spécialistes privés. Selon les dernières statistiques de la wilaya (juin 2009), il a été recensé quelque 1400 praticiens spécialistes. Par contre, les médecins généralistes perdent du terrain avec 853 professionnels en activité. Le secteur privé prend de plus en plus de l'importance dans le système de santé de la capitale, que ce soit au niveau des structures de soins ou au niveau de l'encadrement. Ce développement a été signalé par la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya. Dans un rapport présenté le 30 juin devant notamment les membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), le DSP, Lakhal Rabia, a en fait parlé d'«une inflation de médecins spécialistes» et d'«une déflation de médecins généralistes» dans le secteur privé. Par les chiffres, il a été recensé jusqu'en juin quelque 1400 médecins spécialistes et 853 médecins généralistes en activité régulière. A ceux -là s'ajoutent quelque 852 pharmacies d'officine de droit privé. Le rapport n'explique pas pourquoi la capitale attire beaucoup plus les médecins spécialistes au détriment des généralistes. S'agissant des capacités d'accueil, c'est le secteur public qui domine encore. Selon M. Rabia, le nombre de lits dont disposent toutes les structures de soin dans la première ville du pays est de 8670, soit en moyenne 1 lit pour 339 habitants. Sur les 8670 lits disponibles, 7794 sont dans les hôpitaux et les polycliniques publics. Les Centres hospitalo-universitaires (CHU) arrivent en pole position avec 3771 lits. Le privé représente donc environ 10% (876 lits) des capacités totales d'accueil avec vingt-et-une cliniques médico-chirurgicales, quatre maternités et vingt-quatre centres de transfusion sanguine en activité. Ce taux est en constante évolution, précise le DSP. Le rapport relève également que le développement en infrastructures chez le privé suit le programme de développement tracé par les pouvoirs publics. Dans la capitale, les nouvelles structures publiques de soins seront implantées dans les communes extra-muros, autrement dit en dehors des centres urbains qui connaissent une saturation sur tous les plans. Des hôpitaux, des maternités et des centres de transfusion sanguine ouvriront leurs portes par exemple à Zéralda, Mahelma, Douira, Baraki et Birtouta. La réalisation de ces établissements rendra service surtout aux populations des wilayas limitrophes, comme celle de Blida, Tipaza et de Boumerdès. Les établissements de soins de la capitale ont cette particularité de rendre service à des patients venus hors wilaya, note le rapport. Le cas le plus en vue est celui du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha Pacha. Selon un rapport de la commission de la santé de l'APW, présenté aussi le 30 juin, 67% des cancéreux traités annuellement au CPMC ne résident pas à Alger. L'explication est évidente : le CPMC est le seul établissement spécialisé dans la prise en charge des malades cancéreux à l'échelle nationale. Le programme du gouvernement portant création d'une dizaine de structures similaires dans plusieurs wilayas n'a pas encore connu un début de concrétisation.