L'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, réunira demain des chefs d'entreprises françaises implantées en Algérie, en présence de Marc Bouteiller, chef de service économique, et Yves-Thibault de Silguy, président de Vinci et président du Conseil de chefs d'entreprise France-Algérie. Cette réunion a été communiquée, hier, par le Mouvement des entreprises de France (Medef).La rencontre des entreprises françaises a été annoncée depuis plusieurs jours, notamment après la réaction des responsables du port de Marseille qui ont sollicité les autorités de l'Hexagone d'intervenir afin de trouver des solutions aux décisions prises par l'Algérie quant à l'importation. La promulgation par le gouvernement algérien, le 29 juillet 2009, d'une série de mesures destinées à réduire les importations en 2009 a eu un effet immédiat sur le commerce et le transport maritime. La communauté portuaire marseillaise avait exprimé ses inquiétudes. L'Algérie a décidé d'interdire l'importation des engins de TP d'occasion et imposé aux importateurs le crédit documentaire comme seul moyen de paiement, avec obligation de déposer une garantie à hauteur de 25% du montant de la transaction. Du coup, pratiquement toutes les compagnies maritimes et françaises travaillant avec l'Algérie sont touchées de plein fouet par les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009. En France, les effets de ces mesures sont palpables. Les quais habituellement envahis de vieux engins de BTP, de véhicules particuliers et des équipements industriels sont déserts. L'Union maritime de Marseille-Fos, qui rassemble 300 entreprises du secteur portuaire, a alerté la secrétaire d'Etat française au Commerce, Anne-Marie Idrac, sur cette question. Sur le seul mois de juillet 2009, les importations algériennes ont chuté de 15,2%, à 3 milliards de dollars, selon les statistiques des douanes françaises. Le situation risque de s'aggraver pour les prochains moins, d'où la rencontre prévue demain à Alger entre les responsables des entreprises françaises et les services de l'ambassade de France. Notons que des élus du sud de la France ont indiqué fin septembre vouloir rencontrer le président Abdelaziz Bouteflika pour évoquer l'impact négatif sur la région des mesures prises par l'Algérie en matière d'importations. «Sans nous immiscer dans les orientations économiques du gouvernement algérien, les retombées en ce moment sont très défavorables à l'activité du port de Marseille», avait expliqué le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. M. Gaudin a souligné les «liens d'amitié très forts» qui lient la ville et l'Algérie pour obtenir «un peu de souplesse» dans l'application des mesures. Les entreprises françaises sont donc plus qu'attentives à la réaction des autorités algériennes.