La menace brandie par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation semble se confirmer : après le Cnapest qui a réussi à faire adhérer plusieurs syndicats à son appel à une grève d'une semaine reconductible à partir du 8 novembre, le Conseil des lycées d'Algérie, partenaire au sein de l'intersyndicale, annonce une grève illimitée à partir du 9 c'est-à-dire au lendemain de l'action du Cnapest. Les contractuels, pour leur part, observent aujourd'hui un sit-in devant le ministère. Nécessité de réussir une action d'envergure oblige, les syndicats affiliés à l'intersyndicale se réuniront demain pour mieux coordonner leurs actions. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Conseil des lycées d'Algérie appelle l'ensemble de ses adhérents à un arrêt de travail à partir du 9 novembre pour une durée indéterminée. Outre la nécessité de promulguer le statut particulier et le régime indemnitaire «avec effet rétroactif à partir de janvier 2008», deux revendications consensuelles au sein de l'intersyndicale, le CLA revendique également, «la revalorisation du point indiciaire à 191,5 DA afin d'atteindre un Snmg de 38 300 DA», est-il noté dans le communiqué, une revendication qui, rappelons-le, a été le fruit d'une enquête que l'intersyndicale a rendue publique récemment. Le CLA, qui milite «pour mettre fin à la contractualisation», propose «l'intégration des contractuels sans conditions, ni concours». Dans un autre registre, il demande «plus de prérogatives pour les commissions paritaires et les conseils de classes», ainsi qu'un reclassement des enseignants du technique, ceci sans omettre de revendiquer une «indemnité de panier et de transport, de récupération psychologique et d'acquisition de logement». Revendiquant une école algérienne de qualité, le CLA, qui réclame de nouveaux postes budgétaires, estime nécessaire la construction de nouvelles écoles pour aboutir à un effectif réduit des classes. L'autre doléance inscrite dans «la plateforme»de revendications du CLA est la retraite après 25 années de travail. Cette décision de passer à une action radicale, explique Achour Idir, porte-parole du CLA, «est une réponse aux pouvoirs publics qui refusent de répondre à nos doléances». Elle s'inscrit également, selon notre interlocuteur, en droite ligne des décisions annoncées dès le début de l'année par l'intersyndicale de la fonction publique, de durcir le ton et d'occuper le terrain jusqu'à pleine satisfaction des revendications des travailleurs du secteur. Un avis partagé par le Cnapest qui a estimé, dans une déclaration, que les rencontres avec les responsables du ministère se résument à «des rencontres de courtoisie», d'où la nécessité d'un vrai dialogue avec les parties ayant le pouvoir de décision». Le conseil national des enseignants contractuels, (Cnec) affilié au Snapap, qui a adhéré au principe de la grève ouverte, observera aujourd'hui un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale pour «exiger l'intégration des enseignants contractuels» et dénoncer la fuite en avant de la tutelle quant au concours de recrutement, qui a soulevé, rappelons-le, moult contradictions. Le secteur de l'éducation va mal, sa paralysie risque d'être totale.