Lui, c'est D. A., âgé de 54 ans, retraité après de longues années de travail laborieux pour subvenir aux besoins de sa progéniture. Elle, c'est B. F., femme au foyer, mère de ses enfants, moins âgée que lui de 4 ans. Ils se sont unis pour le meilleur et pour le pire sous le même toit à Aïn El Beida, dans la wilaya de Guelma, depuis de longues années. Le roman de leur vie conjugale était ponctué de pages roses et d'autres noires, de hauts et de bas, comme c'est le cas pour tous les couples de la planète. Tout va donc bien jusqu'au jour J, à l'heure H, où la linéarité de leur récit fut rompue par l'inattendu, par un acte irréparable commis par lui dans un moment de faiblesse où l'ouvrage de toute une vie fut soudainement détruit à jamais. En effet, D. A., condamné hier par le tribunal criminel de Guelma dans sa quatrième cession ordinaire à 15 ans de prison ferme pour meurtre avec préméditation sur son épouse. D'après des sources locales, l'histoire remonte au mois de mai. Le mis en cause en rentrant chez lui a remarqué l'absence de sa conjointe du domicile conjugal. Il avait alors demandé explication auprès de son fils. Ce dernier lui avait fait savoir qu'elle effectuait des travaux d'entretien au niveau de l'étable distante de deux kilomètres. L'auteur du crime avait donc chargé son fils d'aller lui demander de rentrer. L'ordre du père fut respecté à la lettre. La malheureuse, qui ignorait ce qui allait advenir d'elle, retourna chez elle sans hésitation aucune, ce qu'elle n'aurait pas dû faire pour éviter une fin aussi triste. Sur l'une des marches du perron de la demeure familiale, son assassin se tenait debout, fusil de chasse dans la main. Il n'a pas beaucoup attendu pour lui arracher la vie en lui tirant une balle dans la tête, la laissant ainsi inerte et gisant dans une mare de sang. Pris de remords, l'époux assassin a déclaré lors de son procès qu'il avait agi de la sorte sous l'effet de troubles psychiques qu'il présentait lors de l'accomplissement de son forfait.