Alors que la meilleure période de vaccination contre la grippe saisonnière touche presque à sa fin, la vaccination contre le virus A/H1N1, en cette période de l'année, à savoir le début de l'hiver, est toujours recommandée, voire sollicitée par les épidémiologistes. De l'avis d'un grand nombre de médecins et de spécialistes, le vaccin, qui constitue l'un des éléments majeurs de lutte contre cette grippe mortelle, est plus que nécessaire. C'est une urgence. «Pour ne pas exposer plusieurs tranches de notre société au danger du virus A/H1N1, il faut que les parties concernées, à leur tête le ministère de la Santé, rattrapent le retard enregistré, en engageant dans les heures à venir des campagnes de vaccination, à travers le territoire du pays», dira un médecin d'un EPSP de Constantine. Environ 70% de la population cible, dont les femmes enceintes et les malades chroniques, doivent être vaccinés, pour éviter la propagation de cette épidémie, d'autant qu'il n'est plus question de cas venus de l'étranger et que notre pays est en phase de pandémie locale. «La grippe porcine est parmi nous. Il faut combattre cette pandémie avec tous les moyens, sans pour autant dramatiser les choses. Les médecins et les infirmiers exerçant au niveau des structures sanitaires de référence des différentes wilayas dont Constantine chargées des cas suspects et des cas confirmés, font de leur mieux», expliquera le professeur Dj. Zoughaileche, chef de service épidémiologie du CHUC. L'efficacité du vaccin contre la grippe A et les effets secondaires liés à la vaccination sont le centre des discussions d'un grand nombre de citoyens, en particulier les fonctionnaires de la santé, de l'aéroport, les malades chroniques et les femmes enceintes. Ces derniers se posent deux questions. La première, est-ce qu'il n'est pas trop tard d'entamer les campagnes de vaccination durant le mois en cours ? La seconde, le vaccin est-il un élément rassurant ? Faute de campagnes de sensibilisation, le manque de communication et l'absence d'explication relative à la maladie et au vaccin contre le virus mortel, nombreux sont les individus qui craignent le vaccin et parlent d'effets secondaires que peut procurer le vaccin contre le virus H1N1 à n'importe qu'elle personne. Pour le professeur Zoughaileche, le vaccin est un élément de lutte contre la grippe et lorsqu'il est effectué selon les règles et les normes, il est considéré efficace. Le vaccin peut donner un résultat négatif lorsque la chaîne de conservation, de transport n'est pas respectée. «Quand un infirmier ou un médecin injecte une personne ciblée par la vaccination, sans respect des normes, c'est-à-dire lorsqu'il rate le geste, le vaccin, dans ce cas-là, ne sera pas efficace», rétorquera le même spécialiste. Et d'enchaîner que les tranches cibles doivent être vaccinées contre la grippe pour diminuer le risque d'une large pandémie. Par ailleurs, le professeur Zoughaileche indique que la tranche d'âge 19-30 ans est la plus touchée en Algérie. «Cette tranche représente 75% des cas», dira-t-il. Et que les individus âgés entre 60 et 79 ans sont les moins touchés, puisqu'ils représentent un taux qui ne dépasse pas 3%. Aussi, 45% des cas de grippe porcine enregistrés concernent les personnes âgées entre 5 et 6 ans.