Au moment où la grippe A se propage de manière fulgurante, le nombre de personnes décédées à cause de ce virus ayant atteint le nombre de 13 victimes, la majorité écrasante de la population accorde peu d'importance à cette problématique qui menace sa vie au quotidien. Cette ignorance s'illustre par l'absence du réflexe visible de précaution, à savoir le port du masque. Et ce, bien que le ministère de la Santé ait lancé une alerte en généralisant la vente de ces masques dans les pharmacies à 50 DA/pièce. Il semble que cette initiative n'ait pas tenté les citoyens. Lors d'une tournée effectuée à Alger et ses environs, où nous avons ciblé les quartiers populaires, à l'instar de Bab El Oued, Alger-Centre, et même quelques lieux des hauteurs tels que Draria, El Achour et Ben Aknoun, nous avons pu constater de visu que personne ne portait le masque de protection, que ce soit sur les grands boulevards, dans les cafés, et encore moins dans les transports en commun, où l'éventualité de se faire contaminer est très probable par rapport à d'autres endroits. Les bus qui sont en activité continue sont très sollicités par un grand nombre de personnes venues d'horizons divers. A la station de la place des Martyrs, les images parlent d'elles-mêmes. Des personnes sont attroupées devant les arrêts, sans parler de celles amassées à l'intérieur des bus. C'est dire que malgré les campagnes de sensibilisations lancées par les différents médias, nos concitoyens ne semblent pas encore convaincus, donnant une impression de laisser-aller. «Certes, nous sommes au courant de la situation, mais personnellement je ne veux pas porter le masque», dira Sofiane. Le prix des masques remis en cause D'autres personnes expliqueront la non acquisition des masques pour un prétexte de tarification, car selon elles, «acheter chaque jour un masque à 50 DA l'unité n'est pas à la portée de toutes les bourses». La grande majorité pointe d'ailleurs du doigt les instances concernées par ce dossier, dont le ministère de la Santé, car ces masques devraient être distribués gratuitement. Comme le soulignera Nabila, une mère de famille, «les autorités sont dans l'obligation de distribuer ces masques à toute la population sans exception, et non les commercialiser à 50 DA». Dans les écoles, c'est une autre paire de manches En revanche, la situation est en quelque sorte différente au niveau des établissements scolaires tous paliers confondus. La plupart des écoles ne cessent de redoubler d'efforts en matière de sensibilisation. «Il est clair que la crainte est omniprésente, mais pour ma part, je prends toutes les précautions possibles conformément aux directives lancées que ce soit par le ministère de la Santé ou bien par celui de l'éducation», nous confiera Lilia, une élève en cycle moyen dans une école de Bab El Oued. A Alger-Centre, au CEM Dhamia, la surveillante générale affirmera qu' «aucun cas n'a été signalé dans notre établissement, mais je vous assure que nous sommes à jour et nous suivons de très près le déroulement des faits ; même les élèves s'impliquent et dès qu'ils remarquent qu'un de leurs camardes tousse ou présente des symptômes, ils viennent le signaler». Ce qui prouve que les élèves sont plus que jamais concernés et très méfiants. Interrogé à propos de la distribution des masques par le ministère de l'Education au profit des établissements scolaires, notre interlocutrice précisera «qu'aucune distribution de masques de la part de la tutelle n'a été effectuée à ce jour. Cette situation n'a pas empêché certains élèves de s'acheter par leurs propres moyens des masques par mesure de précaution».