Dans cet entretien, Idir Achour revient sur la lecture de son syndicat, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) de la lettre du ministre de l'Education. Le porte-parole du CLA s'exprime également sur la décision de renouer avec la grève dès le 21 février. Peut-on connaître votre réaction au sujet de la déclaration du ministre de l'Education faite samedi ? Le ministre de l'Education nationale, au lieu de répondre favorablement aux revendications des travailleurs, continue dans son discours de langue de bois et de fuite en avant. Ceci afin de gagner du temps tout en jouant sur l'épuisement du mouvement de protestation qui revient dans le secteur. A cet effet, nous disons que les travailleurs du secteur de l'éducation ont trop attendu et ils ont compris que seule leur mobilisation est capable d'arracher les revendications exprimées. A travers votre réponse, on comprend que votre mot d'ordre restera la protestation... Oui. Le CLA était contre l'arrêt du mouvement de grève déclenché le mois de novembre dernier pour la simple raison qu'il n'y avait rien de concret comme acquis. Ajoutons à cela que le fait de créer une commission sert à enterrer définitivement le problème. Malgré tout cela, la sagesse des travailleurs a conduit à mettre fin à leur mouvement sous condition de voir leurs revendications satisfaites après le délai de rigueur, à savoir le 31 décembre 2009. Deux mois après, on se retrouve devant le même discours. Les travailleurs ont trop attendu. La patience a ses limites et le retour à la protestation est justifié aujourd'hui. Le CLA appelle à la poursuite de la protestation en entamant une grève ouverte à partir du 21 février et ceci jusqu'à l'aboutissement de nos revendications. Certaines sources annoncent que votre syndicat compte organiser un sit-in dès la semaine prochaine... La date du rassemblement n'est pas encore fixée parce qu'elle doit être d'abord discutée lors des AG qui décideront du lieu et de la date. Comment agissez-vous sur le terrain alors que votre syndicat n'est pas encore agréé ? Le CLA depuis sa création a fonctionné selon la loi n°02-90 relative aux libertés syndicales. L'agrément n'a jamais été un obstacle pour l'exercice de l'activité syndicale afin de défendre les droits socioprofessionnels des travailleurs qui ne peuvent être arrachés que par la mobilisation et la lutte permanente d'une façon solidaire et unifiée. Comment percevez-vous la suite des événements ? Le secteur de l'éducation sera encore perturbé avec une forte mobilisation et une plus grande radicalisation. Ce qui aboutira inévitablement à une victoire certaine de la lutte des travailleurs du secteur de l'éducation. Un mot pour conclure… La satisfaction de nos revendications dépendra de notre mobilisation et de notre détermination, avec toute la vigilance que cela nécessite pour dévier les rumeurs et les menaces de la tutelle et de ses alliés. Propos recueillis par