«La décision d'interdire l'exportation des matériaux ferreux et non ferreux va avoir un impact très négatif sur l'économie nationale. Ce genre de décision va accentuer la contrebande et tuera les entreprises publiques et les opérateurs privés qui connaissent déjà beaucoup de difficultés. C'est une décision non économique qui va à l'encontre des intérêts de toutes les parties impliquées dans ce processus». ce sont les termes utilisés par Noureddine Sergoua, président de l'association des exportateurs des matériaux ferreux et non ferreux, qui réagissait à propos de l'interdiction de toutes les exportations en la matière. Le gel puis l'interdiction de l'exportation des matériaux ferreux a lésé les opérateurs qui en ont font leur principale ressource depuis plusieurs années. «Nous sommes en situation d'attente depuis plus d'une année. Nous avons été contraints de licencier les travailleurs qui se trouvent aujourd'hui au chômage. Les entreprises publiques tout comme les opérateurs privés ont beaucoup de difficultés suite à la suspension de l'activité, ils n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins d'où les multiples appels de lever l'interdiction d'exportation», a encore ajouté le président de l'association. Les appels lancés par ces derniers n'ont toujours pas trouvé un écho de la part des pouvoirs publics. «Qu'est-ce qu'on veut faire de ces produits qu'on ne peut même pas exploiter ou recycler en Algérie ?» s'est-il interrogé. Noureddine Sergoua dira que les opérateurs peuvent proposer des solutions et mettre fin à tous les problèmes posés dans le secteur. «Mais personne ne veut nous écouter», a-t-il regretté. Il a affirmé que l'activité a besoin d'être organisée et encadrée par des lois. «Il y a eu un grand investissement consenti dans cette activité en plus de la formation de personnes qui se sont professionnalisées dans la collecte et le tri. Mais là, tout a été mis à l'arrêt, ouvrant les portes grandes ouvertes à la contrebande. L'exportation se poursuit pour toutes les matières mais elle se fait dans la clandestinité et les circuits informels. Ce genre de situation met l'activité en péril et crée d'autres désagréments comme le non- rapatriement et la non-déclaration des vraies valeurs des objets et autres» a-t-il encore expliqué. «L'encadrement de l'activité par des cahiers des charges va contribuer au règlement de 80% des problèmes posés dans le secteur, car il faut noter que les opérateurs ne sont pas des voleurs comme cela a été longtemps répété», a-t-il ajouté. «Nous nous sommes engagés à donner la priorité aux entreprises nationales et à leur fournir tous les produits utilisés dans la production locale, mais encore une fois, personne ne nous écoute et aucune suite ne nous a été fournie», a-t-il ajouté.