Les travailleurs des communes vont reprendre la protestation. Trois journées de grève seront observées les 26, 27 et 28 avril. Cette décision a été prise hier à l'issue de la réunion du conseil national des travailleurs des communes affilié au Snapap. Lors d'une conférence de presse tenue hier à la maison des syndicats, le secrétaire général du syndicat a argumenté la reprise de la protestation par l'absence de décisions concrètes prises par les pouvoirs publics pour améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs concernés. «Le débrayage se poursuit face au silence observé par le ministère de tutelle aux revendications socioprofessionnelles exprimées par les grévistes. Aucune réponse n'a été donnée pour donner espoir à cette catégorie délaissée et ignorée», a expliqué M. Ali Yahia, secrétaire général du syndicat. Evoquant le statut particulier des travailleurs communaux, Ali Yahia dira que la commission interministérielle chargée d'élaborer ce projet a été installée en 2007 par le ministère de l'Intérieur, mais elle n'a donné lieu à aucun résultat concret. «On ne comprend plus où sont passées les conclusions de cette commission puisque nous n'avons toujours pas vu le projet finalisé. Combien de temps faudra-t-il pour préparer un texte aussi important pour les travailleurs, qui définisse les indemnités des fonctionnaires, leurs carrières et leurs droits ?», s'est-il interrogé. La seule réaction enregistrée suite au dernier débrayage observé les 30 et 31 mars dernier est un communiqué adressé au wali et chefs de daïra «dans lequel le ministère est revenu sur les efforts consentis par le département de l'Intérieur en vue de finaliser ce texte, améliorer le niveau de vie des salariés et assurer une meilleure stabilité de l'emploi». Pas de concret Le conférencier a affirmé que cette note a bénéficié d'une large diffusion dans les mairies. «Mais tout cela reste de l'encre sur le papier. Il n'y a aucune mesure qui a été prise pour justement améliorer la situation de cette catégorie de travailleurs et leurs conditions de travail. La précarité qui règne aujourd'hui dans l'emploi au sein des collectivités locales dure depuis plusieurs années au vu et au su de tout le monde, mais rien n'a été fait pour arrêter cette mascarade. Les employés sont exploités en contrepartie de salaires misérables, sans parler des emplois provisoires créés et qui sont devenus, au fil des années, des postes permanents sans que le bénéficiaires n'aient un contrat de travail selon la réglementation en vigueur», a affirmé le secrétaire général. L'autre point soulevé concerne le classement des travailleurs des communes. «C'est un classement qui a lésé les travailleurs car il les a déclassés. Les barèmes sont complètement différents de ceux appliqués dans les autres administrations de la fonction publique, alors que les fonctionnaires font le même travail», a encore ajouté M. Ali Yahia. Le conférencier a affirmé que la commission qui se penche sur le statut des travailleurs communaux va se réunir le 13 et 14 avril. «Notre débrayage sera maintenu, car nous n'avons pas été impliqués dans l'élaboration de ce texte. Nous ignorons le contenu de ce statut, ce qui nous laisse méfiants quant aux surprises que nous risquons d'avoir», a encore ajouté le SG. Revenant sur le dernier débrayage, le conférencier a affirmé qu'un certain nombre de communes ont appliqué les défalcations sur les salaires aux grévistes. Il a affirmé également que la représentation du syndicat a été élargie ces dernières semaines. «Nous avons remarqué que les travailleurs de certaines communes à Jijel, Sétif et Tlemcen ont observé la grève, alors qu'ils n'ont même pas de section syndicale du Snapap. Ce qui nous a poussés à installer des sections pour avoir un meilleur suivi de la grève», a-t-il conclu.