Après avoir commencé des études supérieures à l'Ecole des beaux-arts, avant de les abandonner et d'opter pour la littérature arabe, Azzedine Mihoubi, natif de M'sila, a rejoint l'Ecole nationale d'administration pour se spécialiser dans des études en administration générale en 1984. Une fois le diplôme décroché, il a accompli le service national pour rejoindre, juste après, le monde professionnel et débuter, en 1986, une carrière riche en expériences au quotidien arabophone Alchaâb au bureau régional de Sétif. «Lorsque j'ai commencé le métier de la presse, la scène médiatique nationale ne comptait que quatre journaux», s'est-il rappelé, manière de remarquer qu'il était, à cette époque-là, «plus facile de s'imposer», contrairement à l'époque actuelle, caractérisée par une rude concurrence avec la publication de 80 titres quotidiens. Fervent défenseur de la coopération entre les entreprises de presse et le département de la communication, Azzedine Mihoubi incarne à la fois la personne d'un journaliste et d'un gestionnaire d'un secteur chargé d'encadrer la profession dans toutes ses dimensions. Au fil des années, il a réussi à enrichir son expérience professionnelle au point d'accéder au poste de premier responsable de la communication. Ce qui est, aux yeux des professionnels, un acquis puisqu'un spécialiste de la communication à la tête du secteur ne peut être que d'un important apport. Agé à présent de 51 ans, Azzedine Mihoubi a dirigé le bureau régional d'Alchaâb à Sétif entre 1986 et 1990. «J'avais une préférence pour l'écriture de reportages et des entretiens», a-t-il confié, ajoutant avoir rejoint la rédaction nationale comme rédacteur en chef entre 1990 et 1992. «Cette période, selon lui, a coïncidé avec l'époque où le journal a augmenté son tirage et est passé à 140 000 exemplaires par jour. Amoureux de la presse sportive et remarquant le déficit en matière d'informations sportives, il a créé un journal spécialisé, Sada el malaib en 1992. Ce journal a continué de paraître jusqu'en 1999. Lorsque Azzedine Mihoubi a été élu à l'Assemblée populaire nationale en 1997, il n'était plus possible de maintenir la publication du journal, première publication nationale éditée à partir d'une wilaya de l'intérieur du pays (Sétif). «C'était difficile d'assurer les deux missions», a-t-il avoué, sans écarter la possibilité de relancer un jour ce journal qui a créé pour la première fois en Algérie le prix du «soulier d'or», attribué, dans sa 1re édition en 1993, à l'ancien joueur de l'équipe nationale et meilleur buteur de cette année-là, Abdelhafid Tasfaout. Son intérêt pour la presse sportive n'a eu de cesse puisqu'il a été membre fondateur de l'Association algérienne des journalistes sportifs. Même en étant député (1997-2002), Azzedine Mihoubi, qui a représenté la wilaya de M'sila à l'Assemblée populaire nationale, était toujours dans le sillage du monde de la communication puisqu'il était membre de la commission de la communication et de la culture. Ne se contentant pas d'un parcours dans la presse écrite, il a rejoint la télévision algérienne en 1996. «J'ai connu aussi une nouvelle expérience comme directeur de l'information et des émissions spécialisées à la télévision algérienne entre 1996 et 1997. Ce passage m'a permis de découvrir le monde de l'audiovisuel.» A travers ce passage à la télé, il a participé à la création de plusieurs émissions qui ont eu un important écho à cette époque. Désigné à la tête de la radio algérienne en 2006, il considère que cette expérience est très importante dans la mesure où «nous avions besoin d'une communication de proximité, orientée vers les besoins des populations des différentes régions dont chacune à ses propres spécificités». C'est ce qui justifie, de son avis, la réussite du réseau des radios locales. «A mon arrivée à la radio, j'ai accéléré la cadence de création des radios locales.» En attendant l'ouverture de l'audiovisuel au privé, qui nécessite un climat économique et politique favorable, M. Mihoubi a participé à la création du plus grand réseau de radiodiffusion local dans le monde arabe et en Afrique. Après le passage de deux ans à la radio nationale, Azzedine Mihoubi a été désigné, en novembre 2008, à la tête du secrétariat d'Etat à la communication. Ses postes de responsabilité ne lui ont jamais fait oublier son amour pour l'écriture et la poésie. Des publications et des productions artistiques ont parsemé le parcours de l'homme, primé à plusieurs reprises au niveau national et international. Le secrétaire d'Etat chargé de la communication, qui a exhorté les patrons de la presse écrite et audiovisuelle à s'impliquer dans l'élaboration du prochain code de l'information, lancera cette année le projet du code de l'information qui fera l'objet, à partir de cette semaine, de plusieurs ateliers. Le code, selon lui, «constituera un cadre global qui organisera le travail journalistique et d'information». M. Mihoubi a exhorté les journalistes à créer des organisations professionnelles représentatives avec lesquelles il sera possible d'engager le débat et d'échanger les points de vue sur les différents aspects en relation avec le secteur. La formation avant tout Avec du recul, «nous constatons que la profession de la presse écrite a connu d'importantes avancées», a-t-il remarqué. Le secteur attire actuellement des milliers de diplômés universitaires dans les différentes filières. La réussite se traduit aussi par la hausse des organes de presse, d'agences de communications et de publicité. Mais «nous remarquons qu'il faut concentrer les efforts sur la formation qui permettra d'améliorer le niveau et d'atteindre le professionnalisme». Le passage de la profession de journaliste à celle de responsable a permis à Azzedine Mihoubi de cumuler une expérience qui lui facilite à présent de suivre l'évolution de la scène médiatique nationale. Avec un regard analytique et critique de la réalité de l'expérience algérienne, qu'elle soit écrite ou audiovisuelle, il parvient à définir les besoins et les manquements qu'il faudra combler. Pour la presse écrite, particulièrement, il a estimé que certains titres ont réussi à atteindre un certain niveau de professionnalisme, de crédibilité et de diffusion. Ceci dénote de la crédibilité qu'elle a gagnée sur les plans de la gestion, de l'administration et de l'amélioration de la qualité de ses ressources humaines, qu'elles concernent le domaine technique ou journalistique. Par contre, certains journaux ont connu des changements continuels, c'est-à-dire que l'équipe rédactionnelle change continuellement. L'autre volet important est relatif au financement. Les journaux qui possèdent un financement permanent se portent bien, contrairement aux journaux qui n'ont pas de financements qui se heurtent à des difficultés et procèdent à des baisses de tirage, diminution des effectifs et changement de ligne éditoriale. Cette instabilité engendre une difficulté pour l'évaluer, a-t-il déploré.