Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé avoir été personnellement informé par le Premier ministre libanais, Saad Hariri, que des membres du parti chiite seront accusés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. En mars, le bureau du procureur du Tribunal spécial pour le Liban avait interrogé des membres du Hezbollah en tant que témoins. «Toutes les données dont dispose le Hezbollah indiquent que l'acte d'accusation a été écrit avant même l'interrogatoire de [ces] membres. […] Le contenu est prêt, mais son annonce est reportée, c'est juste une question de timing politique», a souligné Hassan Nasrallah. «Il y a un dangereux projet qui vise le mouvement de résistance Hezbollah. Le Liban entre dans une phase délicate à cause du Tribunal international», a-t-il prévenu avant d'ajouter : «Le Liban doit se tenir uni pour faire face à cette agression.» Nasrallah a déclaré qu'il n'acceptera pas l'acte d'accusation si le tribunal ne donne pas des preuves solides et tant que l'enquête ne s'est pas penchée sur la piste israélienne, nous considérons qu'elle n'est pas honnête». Rafic Hariri, ancien Premier ministre devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, a été tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth, le 14 février 2005. Créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le TSL est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de Rafic Hariri.