Dans un communiqué rendu public hier, la Fondation du 8 Mai 1945 accuse ouvertement le gouvernement et l'Assemblée populaire nationale de «tergiversations» et de «manque de volonté» de faire aboutir le projet de loi criminalisant le colonialisme. Prenant acte de la position «ferme, claire et irréversible» du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), qui s'est exprimé dernièrement sur la question, la fondation relève que les propos de Saïd Abadou redonnent de l'espoir à tout un peuple piégé par «des institutions qui font montre d'incapacité avérée de le représenter». Pour la Fondation du 8 Mai 1945, «les arguments avancés par le gouvernement autant que le manque de volonté de l'Assemblée nationale à légiférer en toute autonomie sont les seuls obstacles dressés par ces deux institutions qui tentent de différer ou d'étouffer la volonté populaire à incriminer le colonialisme». Rappelant les propos du secrétaire général de l'ONM, qui a affirmé que «les larmes de crocodile versées sur les accords d'Evian, arguments pour bloquer le projet, ne tiennent pas debout», la fondation relève «le manque de responsabilité du bureau de l'APN, pourtant émanation du peuple, à décider en toute souveraineté de programmer et de faire aboutir le projet». En réalité, indique la fondation, «il n'y a aucun obstacle, qu'il soit juridique, diplomatique, politique ou historique, à freiner cet élan populaire, légitime et souverain». Se disant entièrement acquise à la position de principe du secrétaire général de l'ONM, la fondation, dirigée par Kheiredine Boukhrissa, rappelle que le projet de loi «est et demeure une initiative populaire qui non seulement ne date pas d'aujourd'hui mais qui n'a aucun lien avec les parties politiques». «Les députés qui ont eu le courage de relayer les initiateurs du projet et le porter au seuil du Parlement sont d'abord des enfants de chouhada et des enfants du peuple avant d'être d'une quelconque obédience politique», conclut le communiqué.