Initié au début des années 2000, le projet de création de la nouvelle ville de Boughzoul (Médéa) où devait être transférée la capitale du pays «pour désengorger Alger» est définitivement enterré, a confirmé jeudi le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Dans sa réponse à une question d'un député sur l'éventuelle création d'une autre capitale pour désengorger socialement et économiquement Alger ainsi que les solutions préconisées pour soulager la capitale du trafic routier, lue par Mahmoud Khedri, ministre chargé des Relations avec le Parlement, Ahmed Ouyahia a affirmé qu'il n'y avait aucun projet de transfert de la capitale pour le moment, précisant que «la wilaya d'Alger demeurera la capitale», expliquant que le Parlement avec ses deux chambres a adopté dernièrement le plan national d'aménagement du territoire «qui ne comporte aucune mention ou choix d'un nouveau lieu pour la capitale du pays qui demeurera pour le moment la wilaya d'Alger». La nouvelle ville de Boughzoul, qui devait couvrir une superficie de 4650 m2 pour une population estimée alors entre 100 000 et 400 000 habitants, a bénéficié de plusieurs études et budgets. Une polémique est même née tout récemment à propos d'une aide du Pnud accordée, selon le RCD, à la wilaya de Tizi Ouzou et qui serait bloquée par le gouvernement qui ne voulait pas, selon le parti de Saïd Sadi, donner son accord «que si la totalité de la subvention est réservée exclusivement à la région de Boughzoul, au détriment de notre wilaya, initiatrice de ce partenariat». «Les infrastructures réalisées ne répondent pas aux normes internationales» S'agissant du deuxième volet de la question, relatif aux difficultés de la circulation, celles-ci «ne datent pas d'aujourd'hui mais existent depuis l'indépendance du fait de la grande pression démographique, le nombre d'habitants ayant décuplé en 50 ans», précise le Premier ministre, reconnaissant que les nombreuses infrastructures réalisées depuis «ne répondent cependant pas toujours aux normes internationales». Ainsi, tout en rappelant la panoplie des mesures prises par les pouvoirs publics, M. Ouyahia a indiqué que la prise en charge de cette situation a nécessité l'élaboration d'un programme de développement global sur l'organisation de la circulation des personnes et des biens à Alger, incluant tous les moyens de transport. Le Premier ministre a souligné, à ce propos, la célérité mise dans la mise en circulation des trains de banlieue pour répondre au flux croissant des voyageurs et de transport de marchandises et afin de désengorger certains axes de la capitale, citant les voies ferroviaires électrifiées, la première ligne du métro qui sera bientôt mise en fonction et qui devrait transporter 300 000 voyageurs/jour, ainsi que le tramway, dont la première ligne desservant la banlieue est de la capitale est actuellement en cours de réalisation alors que d'autres études sont en cours. Le Premier ministre a évoqué également la remise en service de 4 téléphériques. En matière de transport routier, M. Ouyahia a rappelé les mesures prises par l'Etat pour mettre fin à l'anarchie des stationnements créée par les transporteurs, tels la réalisation de 32 stations urbaines, la suppression des aires de stationnement sur les voies rapides, l'aménagement de 21 stations pour véhicules de transport urbain, la réalisation d'une station au Caroubier pour les taxis interwilayas, le lancement d'une étude pour la création d'une autre gare routière interwilayas à Bir Mourad Raïs. Dans ce contexte, Ahmed Ouyahia a précisé que le parc automobile a doublé durant la dernière décennie avec une augmentation moyenne annuelle de 8%, portant à 1 405 472 le nombre de véhicules en 2009, estimant le flux de véhicules à travers les principales artères de la capitale dans les heures de grande affluence dans la matinée à 29 890 unités. Il a imputé cette densité à l'usage excessif des voitures particulières en raison du manque de moyens de transport en commun. Le réseau des bus de transport urbain, évalués à 3454, des bus de transport des étudiants au nombre de 1389 et des camions de transport de marchandises, constitue, a-t-il dit, «un facteur essentiel de l'encombrement de voies de la capitale».