Pour développer la microfinance en Algérie il faut instaurer un cadre réglementaire adapté, a recommandé Nacer Hideur, secrétaire général de la banque Al Baraka d'Algérie. Rencontré en marge de la rencontre sur le microcrédit organisé par le quotidien El Moudjahid, M. Hideur a expliqué que la loi actuelle sur la monnaie et le crédit ne permet pas la création d'institutions spécialisées. «Nous avons demandé la modification de la réglementation actuelle et nous continuerons à le demander, a-t-il confié. La banque Al Baraka a lancé plusieurs dispositifs de microcrédits dont le micromoucharaka, le microleasing pour les femmes et «El kard alhassan» (crédit lancé avec le ministère des Affaires religieuses). Après 18 mois du lancement du micromoucharaka, un type de financement conforme à la charia, le bilan dressé par la banque Al Baraka d'Algérie est positif. Lancé dans la wilaya de Ghardaïa avec la contribution de la GTZ, ce financement a touché 93 projets pour un montant de 40 millions DA. La réussite du dispositif se manifeste notamment à travers la capacité de remboursement des bénéficiaires. Seul 1% d'entre eux a accusé du retard pour rembourser le crédit qui est bonifié à 100%. Cette première opération pilote sera renouvelée prochainement au niveau de la wilaya d'Oran, a-t-il annoncé. La banque a lancé aussi un microcrédit accordé aux femmes tout aussi avantageux. Ce dispositif a permis le financement de 400 petits projets de femmes qui se sont constituées en groupes solidaires. Un autre dispositif de la microfinance a été lancé en concertation avec le ministère de la Justice à travers le fonds de la zakat. Un taux de 37% de ce fonds a été engagé sous forme de microcrédits pour financer des petits projets sélectionnés par un comité. Ceci a permis l'engagement d'une enveloppe de 800 millions DA pour financer 3000 projets. L'expérience de ce type de financement mérite d'être consolidée. La microfinance est différente des autres mécanismes de financement, a-t-il conclu.