Le président ivoirien Laurent Gbagbo a accusé samedi l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) d'avoir «tiré sur des civils», et a de nouveau exigé son départ du pays. Il faisait référence à un incident qui a impliqué mercredi à Abidjan, des Casques bleus à une foule hostile à Abobo (nord). L'Onuci avait alors formellement démenti avoir tiré sur la foule, affirmant qu'elle avait subi des tirs dans le quartier d'Abobo et qu'elle avait répliqué par des «tirs de sommation». La veille, un Casque bleu avait été blessé à la machette et un véhicule incendié lors de l'attaque d'un convoi par une foule dans le quartier de Yopougon (ouest). «Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus», a affirmé M. Gbagbo. «Aujourd'hui, quand l'Onuci tire sur des civils, ce n'est pas normal et c'est pourquoi je demande leur départ», a-t-il dit. «Je demande vraiment le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne», a-t-il insisté. L'Onuci, composée de 9 000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne. «J'ai lancé l'appel pour qu'on les laisse tranquilles, nous avons demandé leur départ par la voie diplomatique, nous allons obtenir leur départ définitif par la voie diplomatique, mais il faut qu'ils partent» parce que, «sinon, les dérapages de ce genre vont aller en grandissant, et nous ne pouvons pas l'accepter», a poursuivi M. Gbagbo. Le 18 décembre, M. Gbagbo avait déjà exigé «le départ immédiat» de l'Onuci et de Licorne, accusées d'avoir pris partie pour le camp de son adversaire Alassane Ouattara et de le soutenir militairement.