La cinquantaine de harraga, dont les quatre «pateras» (embarcations de fortune) ont été interceptées en plusieurs opérations de secours au large d´Alicante par les garde-côtes espagnols, depuis mardi dernier, ont été placés dans le centre d´internement administratif de cette ville. 4 adolescents parmi les clandestins A l'exception des quatre adolescents se trouvant parmi eux qui ont déjà été placés dans un centre d´accueil pour mineur, un juge devrait entendre aujourd´hui toutes les personnes adultes en vue de la procédure habituelle d´expulsion immédiate par la brigade étrangère du Corps national de police. Après cet internement provisoire prolongé de deux ou trois jours en raison des fêtes de fin d´année, ils devront être préalablement auditionnés par les services consulaires algériens d´Alicante. Une fois que leur identité algérienne aura été établie, il sera délivré le «laissez-passer bleu», une autorisation de sortie du territoire espagnol, pour ceux qui ne sont pas munis du titre de transport ordinaire (passeport valide). Logiquement la procédure de rapatriement vers le territoire national ne devrait prendre que quelques jours. La disponibilité des places dans les ferries en partance pour Oran ne devrait pas poser problème en cette période de saison basse. Identifier les organisateurs de la traversée Durant ce laps de temps, les enquêteurs de la brigade étrangère tentent d´obtenir le maximum de renseignements sur la préparation et le déroulement de la traversée. Pendant les interrogatoires, ils ont essayé d´identifier parmi ces nouveaux arrivants les individus qui pourraient être les organisateurs de la traversée. Une tâche qui ne s´est pas avérée trop compliquée, par le passé, puisque depuis 2006, au moins quatre «patrons» de «pateras» ont été identifiés après dénonciation par leurs propres compagnons de voyage et condamnés à des peines allant de 2 à 6 ans de prison. Leur méthode utilisée est, bien sûr, le recrutement de «mouchards» parmi les «sans-papiers» qui acceptent de se mettre à table pour recevoir, en contrepartie de leur collaboration, la promesse d´un «meilleur examen» de leur dossier. Un subterfuge policier.
Reprise des flux migratoires La police espagnole a noté, en 2010, une nette recrudescence de la presse migratoire à partir de l´Afrique du Nord. De source officielle, 431 immigrés clandestins ont été arrêtés dans le courant de l´année écoulée dans la seule région de Murcie, dont la grande majorité sont des Algériens. Pourtant, une tendance à la baisse de la pression migratoire, d´environ 96,4%, avait été observée, durant ces cinq dernières années, grâce à l´installation d´une chaîne de radars du SIVE (Système de surveillance electronique des côtes) le long de la côte sud de l´Espagne et en raison de la situation de chômage que connaît le pays. Les flux des «sans-papiers», en 2010, surtout à partir des côtes algériennes. Le nombre des harraga arrêtés dans cette région sud de l´Espagne est passé ainsi de 710 en 2005, à 551 en 2006, puis à 86 en 2008 pour chuter à 25 en 2009.
La presse espagnole s'interroge La presse espagnole s´interrogeait, ce matin, sur les raisons qui poussent les harraga à chercher à être plus nombreux à croire en leur chance dans un pays qui est frappé de plein fouet par la crise économique. Avec 4,8 millions de chômeurs dont la moitié est la conséquence de la crise que le pays connaît depuis la fin 2007, l´Espagne est boudée déjà par les étrangers qui y sont légalement établis. Le retour au pays De plus en plus d´Algériens, de Marocains et de latino-américains, touchés par le chômage longue durée qui menace de se prolonger au-delà des cinq ou six prochaines années, ont choisi de retourner vivre dans leur pays d´origine. «Avec une allocation chômage de 400 euros par mois qui prendra fin en avril 2011, je n´ai plus les moyens de payer un loyer de 700 euros, des factures de gaz et d´électricité de 150 euros/mois en moyenne avec quoi va-t-on subvenir aux besoins incompressibles de nos deux enfants en bas âge ?» dit L.H., cet ex-maçon oranais qui refuse catégoriquement de laisser son épouse faire le ménage chez les particuliers pour 300 euros/mois. «La dignité familiale, c´est la ligne rouge à ne pas franchir !». Crise économique oblige, Zapatero a supprimé depuis le 1er janvier 2011, les 420 euros d´aide sociale au profit des travailleurs ayant perdu leur emploi et qui n´ont pas de moyens de subsistance. Comme des milliers de ses compatriotes, L.H. a décidé de retourner au pays, en attendant des jours meilleurs auxquels même les Espagnols ont cessé de rêver. Il doit prendre le bateau, jeudi prochain pour Oran. Vraisemblablement le même jour que les nouveaux infortunés harraga de Almeria et Alicante.