Clôturée le 31 décembre 2010, l'opération de cession des biens de l'Etat, consistant en la vente de logements sociaux et autres, ne semble pas avoir enregistré un grand engouement, selon une source proche du ministère de l'Habitat, même s'il est trop tôt pour dresser un état des lieux. Les commissions chargées d'étudier les demandes d'achat, au niveau des daïras et autres n'ont pas encore étudié tous les dossiers. Cependant, quand on compare le nombre de dossiers déposés et celui des logements mis en vente, il y a lieu de signaler le peu d'engouement enregistré, selon cette source. Celle-ci estime à environ 20% (800 000 logements mis en vente) qui sont concernés par les demandes d'achat, et impute cela à la difficulté rencontrée par les ménages à collecter la somme nécessaire pour acheter les logements qu'ils occupent, d'un côté, et, de l'autre, les fameux «désistements» établis depuis des décennies. Cette source note qu'aucun recensement, à cet effet, n'a été fait par les autorités. Il est vrai que malgré le prix bas du logement proposé par les Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI), comparativement à celui pratiqué sur le marché, de nombreuses familles se trouvent dans l'impossibilité financière d'acheter un logement. «D'autres, et ils sont nombreux, ne peuvent pas prétendre à l'achat du logement qu'ils ont acquis par désistement, la loi le leur interdit», explique cette source. «L'achat de logement par désistement est pratiqué depuis les années 1990 et les acheteurs, dont le nombre a augmenté depuis, se retrouvent devant une situation d'illégalité vis-à-vis de la loi, puisque cette forme d'achat est interdite par la réglementation», ajoute cette source. Il est à noter, par ailleurs, selon cette source, qu'avec cette situation, le fichier national des bénéficiaires de logements se trouve incomplet puisque n'incluant pas ceux qui ont acheté des logements par désistement. Malgré le caractère illégal des désistements, certaines agences immobilières annoncent la mise en vente de logements sur la base de cette formule, à travers des placards publicitaires. Cette situation pénalise à la fois l'Etat et les acheteurs par désistement de ces logements. A en croire une source, ce serait à cause du peu d'engouement enregistré dans l'opération de cession des biens de l'Etat que les autorités auraient accordé un prolongement de la date limite de dépôt des dossiers, prévue auparavant au 31 décembre 2010.