Il aura fallu plus de deux ans pour que ces fonds d'investissement soient créés. Pourtant, la décision a été prise par le président Bouteflika en février 2009 de lancer la création de ces fonds d'investissement pour chaque wilaya, incluse rapidement dans la loi de finances complémentaire de 2009 avec une dotation budgétaire de plusieurs dizaines de milliards de dinars. C'est cette semaine seulement que le gouvernement a décidé de lancer rapidement ce projet, sans doute dans la foulée des mesures d'apaisement prises lors du dernier Conseil des ministres. En effet, on apprend auprès du ministère des Finances qu'une convention définissant les modalités de gestion et d'utilisation des fonds d'investissement des wilayas destinés au financement des PME a été signée entre le ministère des Finances et les sociétés de capital investissement opérationnelles. La convention traite des différents aspects du mandat de gestion, notamment la constitution et la mise à disposition des fonds, le champ d'intervention des sociétés de capital investissement et les modalités de leur intervention. Il s'agira non seulement d'apporter les ressources financières indispensables aux jeunes créateurs d'entreprises, mais aussi d'amener les expertises nécessaires, les réseaux bancaires et l'assistance managériale. Les mêmes sources indiquent que les fonds de wilaya sont chargés de participer au capital des PME des jeunes entrepreneurs avec une dotation de 48 milliards de dinars, à raison d'un milliard DA par wilaya, afin d'assurer un meilleur équilibre régional au niveau de la création des entreprises et de l'emploi. Ces fonds sont considérés comme des leviers principaux pour l'apport de ressources à coût «nul» et permettront d'impulser le développement local et régional avec la multiplication de projets, susceptibles d'absorber le chômage et d'insuffler une nouvelle dynamique à la croissance et à la production de biens et de services. Pour les spécialistes, il s'agira également d'un pas important dans le développement de l'offre de nouveaux produits financiers en direction des demandeurs potentiels, qui souffrent des lenteurs et de complexes montages bancaires, ainsi que des réticences au niveau des grandes banques publiques qui rechignent à octroyer des crédits aux petites et moyennes entreprises, notamment dans leurs phases de développement.