C'est le mois de Ramadhan. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika va reprendre les auditions des ministres dès la semaine prochaine. Cette tradition instaurée par le chef de l'Etat depuis plusieurs années a pour objectif de faire un suivi des dossiers et des projets lancés dans plusieurs secteurs. Pour le bon déroulement de ces séances de travail avec les membres de l'exécutif, une correspondance a été transmise à tous les départements ministériels dans laquelle la Présidence leur demande de présenter des fiches de synthèse ficelées sur les dossiers en cours et les réalisations effectuées dans divers secteurs. Une étape déjà franchie puisque les responsables de plusieurs départements ministériels ont préparé ces documents qu'ils ont transmis à la Présidence selon l'échéance établie. Les réunions restreintes avec les ministres seront donc organisées avec pour objectif de donner les orientations et les instructions permettant d'assurer une meilleure gestion et atteindre les objectifs escomptés. Plusieurs ministres sont attendus au cours de ce mois sacré dont Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Karim Djoudi, ministre des Finances, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Investissement et de la promotion de la PME, Mustapha Benbada, ministre du Commerce, Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, Bouabdellah Ghoulamallah, ministre des Affaires religieuses et bien d'autres.
Contexte différent Cette année, les auditions ministérielles se dérouleront dans un contexte différent de celui des années précédentes. Les défis tracés au cours de ce troisième quinquennat pour qui une enveloppe de 286 milliards de dinars a été allouée sont la création de trois millions d'emplois, la réalisation de deux millions de logements et l'amélioration de l'environnement économique de façon à le rendre plus attractif. La mouvance du printemps arabe qui continue de secouer des pays de la région n'a pas été sans effet sur l'Algérie. La révolution de Tunis, le conflit libyen et les autres perturbations observées dans divers pays ont contraint l'Algérie à prendre des mesures urgentes visant à opérer des réformes politiques profondes. La rue algérienne n'a pas été à l'abri puisque plusieurs manifestations (rassemblements, sit-in, grèves et autres actions de protestation) ont été enregistrées dans plusieurs régions du pays. Les travailleurs de divers secteurs ont réclamé des hausses salariales conséquentes et l'amélioration des conditions de travail alors que les chômeurs revendiquent leur droit au travail et à la dignité. Au plan économique, on enregistre une panne quasi totale de l'appareil de production nationale et un recul inquiétant des investissements étrangers après les correctifs apportés au cadre juridique. Les réformes annoncées en avril dernier ont été traduites par la tenue d'une tripartite à même de trouver des solutions à ce secteur. Une autre tripartite relative aux aspects sociaux est prévue pour septembre prochain. Durant près d'un mois, la classe politique, les personnalités nationales et les acteurs de la société civile ont été conviés à participer à une série de consultations politiques sur les textes de lois concernés par les réformes dont la Constitution, la loi électorale, la loi sur les partis et les associations, le code de l'information et la participation de la femme dans les assemblées élues. Le pays est en attente de la concrétisation de ces réformes.