Le sit-in ouvert organisé par les enseignants contractuels depuis le 20 mars, à quelques mètres de la présidence de la République, n'a pas été sans résultat. Le mouvement de protestation, qui a eu un écho même à l'échelle internationale, a incité la tutelle à réagir et à s'engager à prendre en charge la revendication principale des 25 000 contractuels, à savoir l'intégration. Contacté par nos soins hier, Meriem Maârouf, porte-parole des protestataires, a affirmé que le problème d'intégration des contractuels est réglé à 60%, «puisque la décision signée par le président de la République ne concerne que les enseignants spécialisés». Pour le reste, le ministère de l'Education promet de trouver des solutions idoines ultérieurement. Après la première réunion, qui a regroupé mardi une délégation représentant les contestataires et le ministre Boubekeur Benbouzid, une deuxième rencontre a eu lieu hier entre le directeur du personnel au ministère de l'Education et la délégation, afin de débattre de la situation des enseignants contractuels non spécialisés. Meriem Maârouf a regretté que la décision de régularisation des contractuels n'ait pas touché l'ensemble de ses consœurs et confrères. «Nous avons eu la promesse de la part des responsables du ministère pour trouver une solution idoine pour le reste des contractuels. Ils ont proposé de les assimiler aux adjoints de l'éducation ou de les intégrer dans d'autres secteurs», a tenu à expliquer notre interlocutrice, qui a estimé que «la joie n'a pas été partagée par tous les contestataires. Mais c'est déjà un acquis, nous n'allons pas lâcher nos confrères en cours de route». Et d'ajouter : «Pour le moment, on s'inquiète pour certaines personnes de la corporation, dont l'état de santé s'est sensiblement dégradé durant notre mobilisation.» Par ailleurs, la même source affirme qu'une commission mixte est mise en place pour se consacrer à l'intégration des contractuels spécialisés. Le mouvement des contractuels a duré plus d'une dizaine de jours devant la présidence de la République à El Mouradia. Des centaines de personnes exigeaient leur intégration en se mobilisant de jour comme de nuit. Plusieurs heurts et affrontements ont été enregistrés avec les forces de l'ordre, qui étaient nombreuses sur place afin d'éviter des débordements. Face à «l'indifférence de la tutelle», les contractuels n'ont pas lâché prise. Un des contestataires a failli mettre fin à sa vie en tentant un suicide par immolation, ce qui a suscité l'indignation et la consternation parmi les présents.