Si la principale revendication que l'UGTA compte défendre aujourd'hui à l'occasion de la 15e la tripartite s'articule autour d'une hausse du SNMG, le patronat algérien invité à cette concertation de haut niveau espère quant à lui s'assurer d'une meilleure relance économique au terme des travaux. Ainsi, l'évaluation de la situation économique du pays à même de clarifier les différents chantiers de réforme à entreprendre, la reconduction du pacte économique et social ainsi que la définition d'une nouvelle approche organisationnelle de l'entreprise, constituent les principaux axes d'intervention de la Confédération du patronat (CNPA) algérien lors de ce rendez-vous. Dans un document intitulé «contribution de la CNPA à la 15e tripartite» et dont une copie nous a été remise, Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la CNPA, souligne que «les récentes mesures décidées par les hautes autorités traduisent, d'une certaine manière, une volonté de faire de l'entreprise algérienne tous statuts confondus le moteur du développement économique et social du pays». Il en veut pour preuve «les différentes décisions du Conseil des ministres de février 2011, relatives aux dispositifs d'emploi, au foncier industriel, au financement, à la mobilisation des sociétés d'investissement et à l'augmentation du pourcentage d'abattement des charges patronales de cotisations sociales». Certaines de ces décisions sont en application, d'autres sont en attente, estime le président de la CNPA en affirmant que «la relance de la croissance se heurte à de nombreuses difficultés». Plaidoyer pour une fusion entre le privé et le public «Notre contribution à cette 15e tripartite portera surtout sur l'indispensable, voire le nécessaire traitement politique de la question économique, sur les perspectives à envisager en termes de sa réorganisation, de conduite et de prise en charge des réformes à engager pour faire que les opérateurs publics et privés puissent voir plus clair dans les décisions prises», écrit le président de la CNPA. L'objectif recherché étant d'avoir d'une vision autre que celle portée sur les discours quant au devenir économique du pays, a-t-il argué. L'autre proposition qui sera faite par la CNPA porte sur l'idée d'unir les deux secteurs économiques public et privé. «Il serait judicieux de saisir l'occasion d'une fusion de ses deux secteurs pour donner corps à l'idée d'une ouverture du capital des entreprises publiques au secteur privé (...) pour que l'Etat ne soit plus seul dans le capital de ces entreprises, ce qui induira forcément de nouvelles formes de gestion dans le développement», écrit M. Naït Abdelaziz. Il déplore par ailleurs l'absence des réformes, confirmée par l'inertie constatée que même l'embellie pétrolière et ses excédents n'ont pas pu rompre. Au sujet du pacte économique et social, la CNPA espère que sa reconduction puisse consacrer la fin de la bureaucratie envahissante, de la frilosité du secteur bancaire en matière de financement des entreprises ainsi que la dépénalisation effective des actes de gestion. En conclusion, la CNPA considère que «l'heure est venue de clarifier le débat sur les réformes économiques, en évitant comme cela s'est produit que celles-ci soient l'otage de la politique et des turbulences sociales et surtout de leur assurer la cohérence telle que voulue à l'origine». Ceci pour atteindre des objectifs traduisant essentiellement l'idée de création d'emplois durables dans les secteurs productifs, le développement d'une industrie de base et d'une industrie manufacturière à côté de l'agriculture, de la pêche et du tourisme, d'une diversification économique, de la réhabilitation des institutions économiques et la création de nouvelles entreprises.