L'enlèvement des trois étrangers près de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, vise à priver les réfugiés sahraouis de l'aide humanitaire internationale, a affirmé hier Mohamed Abdelaziz, président du Front Polisario dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU. «Cette attaque terroriste contre de paisibles camps où vivent des réfugiés sahraouis pacifistes, femmes, enfants, personnes âgées, handicapés, représentants d'organisations internationales et d'ONG travaillant dans le domaine humanitaire, vise à intimider les coopérants étrangers, altérer la solidarité internationale avec la cause de ces réfugiés, mais aussi resserrer l'étau sur eux en les privant de l'aide humanitaire internationale», a écrit M. Abdelaziz à Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu. Deux coopérants espagnols et une Italienne ont été enlevés dimanche dans un camp de réfugiés sahraouis dans une attaque attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d'Al Qaïda (Aqmi). Le président du Front Polisario a appelé la communauté internationale à condamner le rapt, par des terroristes, des trois coopérants humanitaires européens et a réitéré «la position de principe» du Front Polisario du «rejet absolu et de condamnation du terrorisme». M. Abdelaziz a indiqué que son gouvernement a noué des contacts avec les pays voisins pour tout mettre en œuvre afin de «traquer les ravisseurs et libérer les otages». Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, et qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, a accusé Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'être derrière ce triple enlèvement et a affirmé que les ravisseurs s'étaient infiltrés depuis le Mali.