Neuf membres d'un réseau, spécialisé dans le vol et la vente de pièces archéologiques, ont été arrêtés par les services de sécurité suite à des informations parvenues à la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Rouiba. Cet important réseau de trafic d'objets archéologiques serait en activité dans plusieurs régions du pays. Il avait comme cible la ville de Bouira où de grandes quantités de pièces d'antiquité, volées dans divers sites, voire même au musée des Beaux-Arts d'Alger, dont 23 anciennes cartes postales, ont été volées avant d'être proposées à la vente à travers un CD-ROM au profit de clients très spéciaux. Composé de neuf membres, ce réseau, qui serait derrière plusieurs vols d'objets archéologiques, a été démantelé au cours de cette semaine après une longue enquête. Ces derniers agissent dans plusieurs villes du pays, notamment à Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Tiaret, Blida et Sétif. Les voleurs proposaient leurs «catalogues» et des CD-ROM «bourrés» de photos d'anciens objets volés dans plusieurs sites à leurs clients, souvent des personnes riches qui s'intéressent aux objets de grande valeur de l'histoire de l'Algérie. Les mêmes informations parvenues à la section de recherches de la GN de Rouiba ont révélé l'existence aussi de pièces historiques en possession de cette bande, notamment trois épées qui remontent à l'époque ottomane et des pièces de monnaie de cette époque, volées au musée des Beaux-Arts d'Alger. Ces objets se trouvaient chez deux membres de ce réseau, M. M. âgé de 58 ans, et son complice A. H. âgé de 38 ans. Durant l'enquête, les gendarmes ont tendu une souricière aux trafiquants et ont pu les localiser et les identifier. Se faisant passer pour des clients intéressés par ce genre de pièces proposées, les gendarmes sont entrés en contact avec deux membres qui cachaient «la marchandise». Un contact qui consistait en l'achat de trois épées qui remontent à l'époque ottomane et d'autres pièces de monnaie. Suite à cette «commande», les deux membres de la bande, accompagnés par trois autres acolytes, ont fait le déplacement de Bouira vers Alger, plus particulièrement à Rouiba, où les objets archéologiques devaient êtres livrés aux faux clients (les gendarmes). Une fois sur le lieu du rendez-vous, les cinq membres ont été interpellés par les gendarmes. Après la fouille de la voiture, les gendarmes ont découvert un arsenal de pièces d'antiquité. En tout, 8 coupes de l'époque romaine, 3 épées de guerre, utilisées à l'époque ottomane, une petite boîte de couleur bronze, un fourreau d'épée, 23 cartes postales anciennes témoignant de l'époque ottomane, 2 photos anciennes de vieilles statues, 16 pièces de monnaie qui remontent à l'ancienne époque et enfin deux anciennes pièces de monnaie, la première témoignant de la période arabe et la seconde européenne. Suite à cette arrestation, les gendarmes ont poursuivi leur enquête qui a permis de savoir que la quantité des objets restitués a été volée par M. M. et S. R. Après l'interrogatoire de S. R., ce dernier a avoué que le CD-ROM lui a été fourni par un certain R. D., résidant à Blida. Suite à ce nouvel indice, les gendarmes se sont déplacés à Blida afin de procéder à l'interpellation, à son domicile, de S. R., âgé de 53 ans et membre actif de ce réseau. Un nouveau nom a été révélé par ce dernier, il s'agit d'un certain T. M., âgé de 43 ans et résidant à Tiaret. De nombreux objets archéologiques découverts Les gendarmes ont dû lancer plusieurs perquisitions aux domiciles des membres du réseau, où étaient cachés les objets archéologiques. A Tiaret, Blida et Bouira, les perquisitions ont donné leurs fruits, d'autant que des tas d'objets d'antiquité volés ont été récupérés. La perquisition du domicile d'un certain Mohamed, résidant à Bouira, a permis une «moisson» qualifiée de très intéressante, dans la mesure où une grosse quantité d'objets archéologiques a été découverte par les éléments de la section de recherches de la GN de Rouiba. Une balance très ancienne de couleur jaune, une médaille des Jeux maghrébins de l'année 1968, une ceinture métallique traditionnelle pour femmes, une pièce ancienne de bronze et une tasse de l'époque ottomane ont été récupérées lors de cette opération. Les gendarmes se sont déplacés après ce coup de filet dans la région de Tiaret pour perquisitionner la maison de T. M., qui est toujours en fuite. Pas moins de 7 pièces archéologiques ont été découvertes chez le cousin de B. M., un autre membre du réseau. Les gendarmes ont fait appel, dans le cadre de cette enquête, aux services de spécialistes de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés d'Alger. Ces derniers ont confirmé que l'ensemble des pièces saisies dataient des anciennes époques, romaine, ottomane, phénicienne. Parmi les pièces retrouvées, certaines remontent à une époque lointaine, alors que celles de l'ère ottomane datent de l'année 1736, notamment l'ancienne balance et les trois épées. Les neuf membres de ce réseau ont été présentés avant-hier devant le procureur de la République près le tribunal de Rouiba qui a ordonné leur placement sous contrôle judiciaire.