La situation sécuritaire au niveau des frontières algéro-maliennes, découlant des combats opposant l'armée gouvernementale malienne à la rébellion touarègue du MNLA, suscite autant d'inquiétudes qu'au niveau des frontières libyennes, où la circulation d'armes et de munitions menace la stabilité de toute la bande sahélo-saharienne. Les informations circulant au Mali, selon lesquelles Inhalil, une localité située sur la frontière avec l'Algérie, est tombée entre les mains du MNLA, alimentent une certaine polémique, qui ne s'arrête pas là, et qui impose certaines interrogations. Tandis que les informations sur la chute de la localité en question suscitent l'inquiétude au Mali, d'autres Maliens parlent de «manipulation», voire de «tentative d'encourager la rébellion touarègue du MNLA face à l'armée malienne». La polémique illustre un certain désordre au niveau des frontières concernées, que les terroristes de l'«Aqmi» tentent de mettre à profit pour ouvrir un nouvel accès aux territoires algériens pour le transfert d'armes et de munitions, comme cela a eu lieu avec le conflit armé en Libye. Les choses ne s'arrêtent pas là puisque des populations installées à Bordj Badji Mokhtar, en Algérie, sont citées dans la polémique, faite probablement dans une tentative de les impliquer dans le conflit qui ravage le nord du Mali. C'est ainsi qu'une «source proche de la communauté Imghad signale que la localité d'Inhalil, située au nord-ouest de Kidal, à la frontière avec l'Algérie, a été prise par les rebelles», est-il rapporté au Mali. Selon la source à l'origine de l'information, «ils ont tué deux commerçants : un Imghad et un Arabe». Un organe de presse malien écrit que «les Imghads qui se trouvent à Borj Badji Mokhtar, une localité algérienne située près de la frontière avec le Mali, ont juré de payer cette «dette de sang», menaçant des Idnanes et des Ifoghas, lesquels sillonnent la zone, parce que «ces deux communautés sont, semble-t-il, les plus nombreuses parmi les rebelles». Certains observateurs craignent une tentative d'impliquer la population de Bordj Badji Mokhtar, wilaya frontalière du Mali, dans le conflit qui dévaste, malheureusement, le pays voisin.