Mercredi dernier, 4 pères de famille représentant les 527 familles résidant au sein du bidonville du Bateau Cassé (commune de Bordj El Kiffan) ont été reçus par des responsables au niveau de la wilaya d'Alger. Les promesses de relogement des familles faites par ces derniers n'ont pas convaincu les représentants qui se disent «résolus à monter au créneau si, d'ici une semaine, les familles ne sont pas évacuées des sinistres lieux où elles habitent».. Sur un ton ferme et emprunt de détermination, Mohamed, un des représentants affirme que «les familles sont au bord de la détresse et prêtes à tous les sacrifices pour échapper aux conditions lamentables et misérables dans lesquelles elles vivent». Tout en relevant et rappelant les multiples promesses faites par les autorités et qui sont restées sans suite, le jeune père de famille ainsi que les autres responsables affirment que «les responsables de la wilaya ont pris conscience de notre détresse et nous ont bien reçus». Ajoutant que «ces derniers ont affirmé avoir étudié les dossiers des familles établies sur la base de rapports des autorités et autres services de sécurité et que le relogement de ces familles interviendrait incessamment, sans préciser une date ou une période». A l'issue de cette rencontre, les représentants n'ont pas été satisfaits, voire convaincus que «les promesses ne seront pas tenues». Mohamed en a la certitude et affirme que «la plupart des familles ont perdu confiance et ne croient plus aux promesses des autorités». Il ajoute sur un ton déçu : «Les autorités ne se rendent sur les lieux du bidonville que pour transmettre une convocation pour le Service militaire ou pour inciter les personnes à aller aux urnes mais jamais pour s'enquérir des conditions inhumaines dans lesquelles vivent les familles ou pour concéder un poste de travail aux jeunes.» Décidés à user de tous les moyens pour faire entendre leur détresse, les membres représentant les habitants comptent entreprendre une série d'actions avant l'ultime recours qu'est la sortie dans la rue. Ainsi et selon une source sûre, «les membres de la délégation seraient sur le point de se concerter avec le wali délégué de Dar El Beïda au courant de la semaine et, parallèlement, adresser une correspondance au ministre de l'Habitat». «Convaincues que les responsables se déroberont à leurs responsabilités et n'honoreront pas leurs promesses, les familles entendent aller au bout de leur mouvement de protestation et occuperont la rue dans une semaine à compter d'aujourd'hui», dira Mohamed et d'autres personnes. En un mot, les familles, par le biais de leurs représentants, adressent un ultimatum aux autorités : «Nous occuperons la rue et le tramway sera une des cibles privilégiées pour beaucoup de jeunes désœuvrés qui habitent dans ce bidonville.» Une menace que les services de sécurité ne semblent pas négliger au vu du discret dispositif mis en place aux environs de ce bidonville.