Réuni en session extraordinaire, le Conseil d'administration de la Société des eaux et assainissement d'El Tarf et Annaba (SEATA) a démis de ses fonctions Rachid Moknachi, directeur général de l'entreprise. Cette décision intervient à la suite des conclusions d'une enquête déclenchée il y a quelques jours par une commission composée, notamment, du directeur général des eaux ADE, du président du Conseil d'administration mais aussi de hauts cadres du ministère des Ressources en eau spécialisés en audit. Cette commission a relevé de multiples et graves anomalies dans la gestion de la société. La SEATA, entreprise hautement stratégique, à laquelle incombe la distribution de l'eau potable et l'assainissement des wilayas d'El Tarf et Annaba, a vu ses activités régresser. Prenant le relais du partenariat des Allemands de GELSENWASSER qui n'ont pas donné satisfaction aux pouvoirs publics, Rachid Moknachi, installé en septembre 2011 en digne représentant des compétences algériennes, n'a point redressé la barre. Son ère a été marquée par des projets non achevés ou non entamés alors que les marchés de gré à gré se multipliaient avec de surprenantes réévaluations. La goutte qui a fait déborder le vase pour certains proches de la société, ce sont les 38 milliards de dinars reversés pour le compte du Trésor public, alors que cette enveloppe financière était destinée à la rénovation des réseaux d'assainissement et d'alimentation en eau potable de la commune d'Annaba. «Les malversations de ce responsable sont nombreuses, selon certaines sources, donnant lieu à des scandales de notoriété publique : délit d'initié, copinage, abus de biens sociaux, recrutement fictif, utilisation des biens de l'entreprise à des fins personnelles, avantages accordés à des proches…» Autre malversation de ce responsable, «le recrutement de son fils, âgé de 23 ans, comme délégué médical de la société sans que cette fonction figure dans sa nomenclature. Et cette dame, chef de projet auprès du bureau d'études, absente depuis 10 mois et qui percevait régulièrement son salaire alors qu'un chanteur connu à Annaba, lui, a été désigné inspecteur général avec de vagues missions. Des dépassements graves de la part d'un responsable dirigeant un secteur sensible et installé depuis à peine un an et demi», précisent nos sources.