Dans une lettre adressée au Premier ministre et signée par Djilali Hadjadj, porte-parole de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), dont Le Temps d'Algérie détient une copie, le signataire explique que le 3 février dernier, son association avait adressé au Premier ministre un appel, après que des responsables du comité de wilaya du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) eurent contacté l'association à propos de très graves dysfonctionnements qui hypothèquent le devenir du secteur public de la santé dans cette wilaya. Suite à cet appel, ces «donneurs d'alerte ont subi et continuent de subir, des représailles de la part de l'exécutif de la wilaya», explique-t-on dans la lettre. Et d'ajouter : «Monsieur le Premier ministre, le premier appel que nous vous avons lancé a eu pour effet que l'Inspection générale des finances (IGF) a été dépêchée sur les lieux, sans que l'on sache à ce jour quelles ont été ses conclusions. La commission de discipline de la wilaya, présidée par le secrétaire général de la wilaya, a donné une suite favorable aux demandes de recours des paramédicaux injustement licenciés depuis plus de 20 mois, décision malheureusement non encore effectivement appliquée». Ainsi «pour faire taire les donneurs d'alerte, neutraliser la mobilisation citoyenne et créer un climat de terreur au sein de la population, l'exécutif de la wilaya fait dans la répression tous azimuts», explique-t-on encore. Avec une traque qui s'est exercée sur tous ceux qui ont fait appel à l'Association algérienne de lutte contre la corruption, alors que le secrétaire général du SAP pour la wilaya de Khenchela, Mohamed Taïbi, est toujours «illégalement et injustement suspendu de ses fonctions hospitalières par le directeur de la santé de la wilaya», explique-t-on. La lettre précisera par ailleurs qu'un autre secteur connaît de très graves problèmes à Khenchela, celui du logement. «A propos du programme de logements sociaux dont a bénéficié cette wilaya, notamment dans le cadre du relogement des familles de l'habitat précaire, des militants associatifs nous ont contactés pour nous faire part de faits extrêmement graves. Des dizaines de logements sont détournés au profit de personnes non concernées par l'opération de relogement et non nécessiteuses», peut-on lire dans la lettre qui finira par un appel au Premier ministre : «La situation est très grave dans la wilaya de Khenchela. L'exécutif qui vous représente est totalement défaillant et le mécontentement est quasi général parmi la population. Il est temps que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour que cesse cette descente aux enfers. Les hommes intègres de la wilaya, et avec eux notre association, sont plus décidés que jamais à contribuer à ‘réintégrer' la wilaya de Khenchela dans la République. Nous sommes persuadés que vous serez sensible à notre démarche patriotique et que des actions concrètes seront rapidement menées par votre gouvernement pour redresser la situation dans cette région, dans l'intérêt de l'Etat de droit et d'une bonne utilisation des deniers publics.»