La vie, l'œuvre et le parcours militant du plasticien Omar Racim sont au centre du colloque international qui s'est ouvert samedi à Alger, à l'initiative du ministère de la Culture, pour un hommage posthume à un artiste de talent qui a marqué son époque. Dans une allocution lue par son représentant, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a mis en exergue l'apport de Omar Racim qui a légué de nombreuses œuvres à la postérité. «Son amour pour la calligraphie l'a poussé très tôt à apprendre les textes du Coran qu'il récitait tout enfant à la mosquée Essafir», a rappelé la ministre, soulignant sa «passion particulière pour les calligraphies arabe et maghrébine qu'il a exprimées à plusieurs occasions». «Parmi les batailles qu'il a engagées avec amour et courage et gagnées figure la reconnaissance de l'art populaire comme art au même titre que les autres arts», a affirmé Mme Toumi mettant, par ailleurs, en valeur le militantisme de Omar Racim au sein des associations de l'époque. Peintre, calligraphe, muezzin et militant «Il a su redonner sa place à l'authentique culture algérienne qu'il a transmise à une nouvelle génération d'intellectuels du début du XXe siècle», a indiqué la ministre, ajoutant qu'«il a consacré 20 ans de sa vie pour la formation de nouvelles générations». «L'art de Omar Racim, que ce soit la miniature ou la calligraphie arabe, est un art raffiné qu'il a hérité des traditions de l'art arabo-musulman en le marquant d'une empreinte personnelle», a conclu la ministre de la Culture. De son côté, Azzedine Mihoubi, ministre délégué chargé de la Communication auprès du Premier ministre, a mis en relief le passé militant de Omar Racim ainsi que son apport intellectuel. «Ses préoccupations artistiques et culturelles font de lui un intellectuel accompli», a souligné M. Mihoubi, suggérant que ses écrits et ses œuvres artistiques fassent l'objet d'études «approfondies» de la part de chercheurs. Les communications présentées par des spécialistes lors de ce séminaire ont porté sur la vie et l'œuvre de cet artiste ainsi que sur son engagement politique. Dans son exposé, l'universitaire Aboul Kacem Saâdallah a évoqué les écrits «engagés» de Omar Racim, un intellectuel qui faisait partie, a-t-il dit, de «l'élite conservatrice». L'intervenant a mis en valeur la «riche» production intellectuelle et artistique de Omar Racim, «un lettré qui s'intéressait aussi bien à la peinture, aux livres qu'à la musique classique algérienne», a-t-il dit. Il a formé de grands peintres Pour sa part, Mme Nefissa Douida, du centre universitaire de Tamanrasset, a mis en exergue «l'attachement à l'authenticité» du plasticien, dont on commémore le cinquantième anniversaire de son décès, et a rappelé ses activités artistiques, intellectuelles et politiques. Elle a également mis en valeur ses «courageux» écrits journalistiques dans lesquels il dénonçait les affres du colonialisme. Abderrahmane Ali-Khodja, petit neveu de Omar Racim, a, quant à lui, tracé une biographie détaillée de l'artiste et militant qui fut également dans sa jeunesse «hazeb» (récitant du Saint Coran). «Omar Racim a en outre formé beaucoup de jeunes qui devinrent des artistes de renom tels que Ali Ali-Khodja et M'hamed Issiakhem», a conclu l'intervenant. Une exposition consacrée à Omar Racim est prévue au Musée national des antiquités et de l'art musulman dans le cadre de ce colloque de deux jours auquel prennent part de nombreux universitaires et hommes de l'art et de la culture.