Invité à s'exprimer sur la crise de l'élite algérienne, aux rencontres du quotidien Algérie News, le candidat à la présidentielle de 2014 a tenté, hier, de faire «sa propre promotion» en exposant quelques lignes de son programme. Non sans peine, puisque acculé par les intervenants sur son passé «d'homme du pouvoir» ou sur la question de tamazight, l'ex-Premier ministre a eu toutes les peines du monde à convaincre. Prônant un changement pacifique qui serait selon lui dans l'intérêt des tenants du pouvoir, Ahmed Benbitour considère que l'échéance de 2014 est «une porte ouverte vers le changement». S'il affirme n'avoir aucun contact avec les partis politiques dont il considère la plupart comme étant «touchés par le virus injecté par le pouvoir», il expliquera qu'il mobilisera «ses troupes» pour cette échéance à travers son programme qu'il qualifie d'objectif pour une Algérie de «paix, de justice et de prospérité», basé sur la refondation de l'Etat, de l'école ou encore de l'économie à travers 15 pôles régionaux de développement. Pour y parvenir, le candidat compte sur «des personnalités d'appui capables d'éduquer les gens» pour faire face à la fraude qu'il reconnaît «inévitable», tout en fustigeant «les tenants du pouvoir» qu'il accuse de tous les maux. C'est sur cette question justement que l'ex-Premier ministre est «malmené» par les intervenants, comme ce militant des droits de l'homme qui lui reproche son passé d'homme au pouvoir, un pouvoir qu'il n'hésitera pas à critiquer aujourd'hui ou cet autre qui lui fait remarquer qu'il veut bâtir une carrière d'opposant sur un seul acte, celui d'avoir démissionné du gouvernement. «Je n'étais pas au service du pouvoir mais au service de l'Etat», tente-t-il de rectifier avant de faire savoir qu'il a refusé plusieurs appels pour occuper des postes gouvernementaux. «Quand vous étiez dans le système vous ne cessiez pas de dire que tout va à merveille dans le pays et maintenant qu'on vous a éjecté vous dites que le système est pourri et corrompu», enchaîne un autre intervenant. Et à Benbitour de perdre son sang froid : «Il faut apprendre à parler avant de poser des questions», lâche-t-il. Interpellé sur ses positions à propos de l'officialisation de tamazight, le candidat Benbitour soutient mordicus qu'il n'y a pas d'autre procédure que le référendum. «Il faut la promouvoir et la faire accepter par tout le monde», tente-t-il de justifier. Benbitour n'a également pas convaincu dans sa réponse à une question sur son opposition à un quatrième mandat alors qu'il est également contre la révision de la Constitution. «Comment voulez-vous empêcher un 4e mandat alors que la Constitution consacre des mandats ouverts ?», l'interroge-t-on. «J'ai dit que je suis contre un quatrième mandat. Je n'ai pas dit qu'il faut empêcher un quatrième mandat», précise-t-il sans pour autant convaincre l'assistance. Malgré tout cela, Benbitour croit en sa bonne étoile en comptant non pas sur les partis pour le soutenir mais sur de «nouveaux instruments de mobilisation» qu'il appelle «des cercles de soutien au programme».