Le regard bleu. Un solo de guitare en live acoustique, Karim a offert à ses auditeurs un pur moment de bonheur... Flanqué de Farid le Rocker, son manager et directeur artistique ici en Algérie, Karim Albert Kook, ce glisseur invétéré à la guitare acoustique était l'invité prestigieux mercredi soir, de Black and blue, l'émission qu'anime et produit de 23h à 1h du matin sur Alger Chaîne III, le beau ténébreux, Adnane. Ce dernier ne tient pas en place, tout excité en fait, de recevoir chez lui et en duplex live ce grand musicien fendu du blues. Une première pour lui. Un numéro spécial enregistré exceptionnellement au studio Musique de la radio algérienne. Des journalistes de la presse écrite ainsi que des représentants de la scène artistique actuelle notamment, le groupe Dzaïr, Moh KG2 et Réda Cheikhi du Collectif 33 tours ont été conviés. Tous sont venus à la rencontre de cet incroyable meneur de blues. Lorsque enfin, devant nous, l'on est aussitôt happé par ce regard bleu, perçant, attendrissant. L'on ne sait qui de lui ou de nous accueille plus chaleureusement l'autre. Le surnom «le généreux» qui lui colle à la peau se confirme. Réglage du son. Tout autour des chaises meublent l'espace. Karim souhaite qu'on se rapproche davantage de lui. Et ça démarre fort ! Ses doigts de fée qui glissent sur le manche génèrent un son monstrueux. Karim nous offre un solo acoustique renversant à notre grand bonheur et celui des auditeurs. Il nous fait immerger dans l'univers ensoleillé de Barbes city limit blues, titre de son nouvel album. De sa voix rocailleuse, l'homme chante «la détresse, la femme et l'amour qui alimentent le blues», dit-il. L'amour de la vie tout court et ce qu'elle charrie avec elle. Des bons comme des mauvais moments sans doute. La détresse, un «sujet universel» auquel tout le monde peut s'identifier. On s'habitue à tout. Les choses ressemblent à ça et Eldorado est un clin d'oeil à son séjour à Tamanrasset. Et c'est le déclic. Le désert et ses magnifiques paysages vont l'amener à réaliser ce troisième album qui se démarque des précédents par sa touche résolument maghrébine. Dans le studio, c'est la liesse. Tout le monde tape des mains et suit la cadence. La Louisianne ou encore le Texas frappent à notre porte. Et pourtant, nous sommes bel et bien en Algérie en compagnie d'un musicien sensationnel dont l'âme de l'Afrique coule dans les veines. Une corde de guitare vient de sauter. Ce sont-là les aléas du direct. Ce qui fait son charme aussi. «Cela prouve que la guitare a trop voyagé», ironise Karim. Adnane assure comme un pro et veille à pallier aux «blancs» radio. Si Karim est parmi nous aujourd'hui, c'est pour animer trois dates de concerts. «Le 8 mars pour rendre hommage aux femmes, les 12 et 13 mars pour saluer le courage des associations des handicapés qui se démènent...», poursuit-il. Aussi, cela se déroulera à la salle Ibn Khaldoun à partir de 14 h, grâce à la bienveillance de l'établissement Arts et culture, l'organisateur de cet événement. Nourri d'applaudissements, Karim s'interrompt lorsque en pleine euphorie, il confie: «Je suis touché, ému, comme un enfant devant vous...». Un enfant prodige à l'âme profondément pure, bluesy. C'est à ne pas manquer. Et puis, la scène, ça vous procure d'autres frissons. Aussi, il y aura Farid le Rocker pour un duo des plus endiablés avec Karim Albert Kook. A ne pas rater donc!