C'étaient des jeunes qui brandissaient le drapeau national et autres portraits de victimes du Printemps noir. Contre toute attente, des escarmouches ont éclaté environ une demi-heure après la fin de la marche de protestation initiée par le CSC d'El-Kseur. Informés de la situation, les délégués d'El-Kseur ont eu tout le mal du monde à calmer les esprits des dizaines de jeunes qui saisissent la moindre occasion pour déverser leur colère sur les éléments des services de sécurité. Dans une déclaration rendue publique par le CSC d'El-Kseur, il est mentionné un «certain nombre de facteurs qui induisent ce genre de comportement», dont notamment «le prolongement de la détention arbitraire de nos enfants dans les prisons lesquels ont eu pour seul tort d'avoir manifesté pacifiquement leur désarroi et de se prononcer contre la hogra qui s'abat sur le peuple». A l'approche du deuxième anniversaire du printemps noir, les rédacteurs du document «interpellent les consciences et appellent au courage politique et patriotique». Pour le CSC d'El-Kseur, «la libération de nos enfants détenus constituera sûrement un facteur d'apaisement qui pourrait être commenté comme une volonté sincère d'amorcer le règlement de la crise». Parlant de l'action du jour, le CSC d'El-Kseur la considère comme «un message clair de sa détermination à rester fidèle au serment des martyrs». La ville d'El-Kseur a été complètement paralysée par le mouvement de grève générale décrété par le Comité de la société civile en soutien aux détenus du mouvement dont le procès en appel s'ouvre, aujourd'hui, au tribunal de Béjaïa. La marche populaire initiée en appui à la grève s'est, certes, déroulée dans la calme, mais n'a pas connu la participation massive escomptée. Quelques centaines de participants y ont pris part. Ils étaient en majorité des jeunes, venus essentiellement des établissements scolaires de la ville pour soutenir leur camarade Mourad, arrêté le 12 janvier dernier alors qu'il se rendait à Béjaïa pour participer à la marche de la Cicb. C'étaient des jeunes aussi qui brandissaient le drapeau national et autres portraits de victimes du Printemps noir et des banderoles préparées pour la circonstance. Derrière suivait un autre carré comprenant des adultes dont le président de CSC d'El-Kseur, en l'occurrence Ali Gherbi. Après avoir sillonné les principales artères de la ville, la procession humaine marquera plusieurs haltes pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes. Elle s'est achevée sur l'esplanade de l'APC où Ali Gherbi s'est brièvement adressé à la foule pour rappeler les objectifs assignés à cette manifestation. L'exigence de la libération de l'ensemble des détenus du mouvement et la satisfaction des revendications citoyennes ont été réitérées pour la circonstance par l'orateur. Par ailleurs, les délégués des communes affiliées à l'intercommunale de Béjaïa s'étaient retrouvés vendredi après-midi à Takerietz pour une rencontre extraordinaire consacrée essentiellement aux préparatifs techniques inhérents à la marche prévue le 19 du mois en cours au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Outre l'accent mis par les intervenants sur «une participation massive pour faire de cet événement une démonstration de force des ârchs», les conclavistes ont aussi fixé l'itinéraire de la manifestation. La marche débutera à 11h à Ihaddaden (face au lycée) et s'achèvera en face de la maison d'arrêt de Béjaïa.