Pour bien mener sa guerre le département américain compte sur une armée de plus de 300.000 hommes et un arsenal super-sophistiqué. D'ailleurs à la veille du début des hostilités, l'armée américano-britannique dans le Golfe dispose de quelque 270.000 hommes, dont 45.000 militaires britanniques, prêts à s'élancer sur Bagdad sans compter les troupes de la coalition de plus de 35 pays disposés à apporter une aide militaire ou logistique. Les forces navales, les plus mobiles, sont massivement présentes dans la région, avec soixante-dix bâtiments de guerre. Six porte-avions, avec à leur bord environ 48.500 hommes, croisent surtout dans le Golfe arabo-persique, mais aussi en Méditerranée orientale. Chaque porte-avions dispose d'environ 80 avions et est accompagné par une puissante flotte de cinq à huit navires équipés de missiles de croisière longue portée Tomahawk. La plupart des porte-avions, tels le «USS Constellation» ou le «USS Nimitz», sont escortés par un sous-marin. L'aviation est composée de Predator, Hellfire et Global Hawk, largement sollicitée depuis 1991 avec les raids aériens, notamment contre les installations irakiennes de radars et de défense antiaérienne. Le dispositif aérien compte dans la région du Golfe plus de 600 avions de combat, entre F15 et F16 auxquels il faut ajouter les bombardiers furtifs B2 et lourds B 52, basés principalement en Turquie, au Koweït, en Arabie Saoudite et à Oman. Les troupes disposent de chars et de 24 hélicoptères d'attaque Apache, campant près de la frontière irakienne. Contre toute cette armada Saddam Hussein compte opposer une guérilla. En effet Saddam Hussein, qui sait que la bataille navale ne sera pas à son avantage, compte beaucoup plus sur une riposte terrestre. De ce fait il a d'ores et déjà préparé la résistance des villes pour tenir tête aux forces américaines. Avec comme stratégie d'attirer, coûte que coûte, les forces de l'adversaire au coeur des cités. Malgré sa sévère défaite en 1991, l'Irak demeure une puissance militaire de premier plan dans la région du Golfe et du Proche-Orient, mais son matériel est désormais usagé et vieillissant. L'armée irakienne comprend 390.000 soldats d'active. Les effectifs de l'armée régulière sont d'environ 350.000 hommes. En outre l'Irak dispose de six divisions d'élite de la Garde républicaine, dont trois blindées, une mécanisée et deux divisions d'infanterie. L'armée régulière comprend seize divisions, dont onze avec un niveau d'équipement et d'entraînement relativement faible. Elle dispose en outre de cinq brigades commandos et de deux brigades de forces spéciales. L'armée irakienne compte entre 2200 et 2600 blindés, dont 1 800 à 2000 sont en état de participer à un engagement militaire. Malheureusement l'Irak ne dispose pas de blindés conformes aux normes actuelles de l'armée américaine, mais s'appuie sur 700 chars T-72 de fabrication russe relativement efficaces et compte 3700 autres véhicules blindés. Les 2400 pièces d'artillerie lourde irakiennes comprennent de 200 à 250 éléments auto-portés, pour la plupart entre les mains de la Garde républicaine ou de quelques unités d'élite de l'armée régulière. Pour la défense aérienne quelque 17.000 hommes y sont affectés et disposent de plus de 850 lanceurs de missiles sol-air et de 3000 canons anti-aériens. Les unités chargées des missiles sol-air du Conseil de défense aérienne constituent l'un des réseaux de défense les plus denses au monde. La plupart des postes de commandement sont installés sous terre. L'Irak pourrait également disposer de radars sophistiqués importés clandestinement d'Ukraine. Les forces aériennes, qui comptent environ 20.000 hommes, disposent de 316 avions de combat, mais seulement 50% à 60% d'entre eux sont en état de combattre. Cette force comprend des Mirage F-1, des Mig-21, des Mig-23, des Mig-25 et des Mig-29. Certains redoutent que des avions suicide Mig 29 et Soukhoï, équipés de charges chimiques, soient enterrés dans des bunkers dans le désert, prêts à décoller. La marine irakienne ne compte qu'un seul patrouilleur équipé de missiles, par ailleurs obsolètes, cinq petits patrouilleurs côtiers et trois dragueurs de mines d'origine soviétique, eux aussi obsolètes. Elle dispose d'un nombre indéterminé de mines et, à terre, de missiles antinavires Silkworm. L'issue de la bataille fait peu de doute, mais l'Irak garde une certaine capacité de résistance, voire de nuisance. Telles sont les données à l'orée d'une guerre ayant longtemps maintenu le suspense.