La crédibilité d´un homme politique se mesure à l´impact de ses propositions en matière de politique, à sa popularité auprès des citoyens mais surtout à la durée de son discours et à la persistance de ses idées, même des années après son éclipse. La télévision française nous offre de temps en temps des émissions de divertissements avec comme invités des hommes politiques qui viennent redorer leur blason, soigner leur image de marque ou tout simplement se préparer à une longue, longue campagne électorale. C´est le cas de Nicolas Sarkozy, fils d´émigré hongrois, qui est venu sur le plateau de Vivement Dimanche, conforter son élection à la tête de l´UMP, le parti de Jacques Chirac. Evidemment, il ne faut pas attendre de cette émission familiale qu´elle vous montre les côtés non brillants du personnage: ce n´est pas son genre. Finie l´image de «traître» qu´il a traînée derrière lui pendant la campagne électorale de 1988. Des réformes économiques qu´il entend faire, on ne soufflera pas mot des délocalisations qui jettent un grand nombre de travailleurs français sur le carreau. Mais il restera l´image de l´homme énergique, volontaire, travailleur et surtout à l´écoute du peuple. Cette dimension de l´homme politique efficient, on la retrouve dans l´autre émission programmée très tard dans la nuit par M6 et qui entend reconstituer, bribe par bribe, avec des témoignages pathétiques, la tragédie de l´Airbus français détourné le 24 décembre 1994 par un commando terroriste composé de quatre individus qui se réclamaient du GIA. L´émission a fait appel aux témoignages de trois passagers algériens de diverses qualités, d´un steward, d´une hôtesse de l´air, d´un préfet de police français, d´un procureur français, d´un chef de cabinet du Premier ministre français, Edouard Balladur, du ministre de l´Intérieur, Charles Pasqua, du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé et de la veuve d´un passager français, assassiné sur le tarmac de l´aéroport d´Alger. L´émission tendait à montrer, durant toute la reconstitution, que ce jour-là, l´aéroport d´Alger était aux mains des complices des terroristes. Aucun contrôle, aucune fouille n´ont été effectués sur les passagers en partance pour Paris. La deuxième proposition évoquait la complicité jusque dans les services d´Air France en Algérie. La troisième proposition affirmait et démontrait l´inefficacité de l´Exécutif algérien de l´époque, incapable de proposer une solution acceptable par tout le monde pour la sortie de la crise. Enfin, il ressort que l´Algérie à l´époque, était en faillite et était subordonnée à une aide financière française...La conclusion qui en ressort: à aucun moment on a entendu un témoignage des acteurs officiels algériens de l´époque, et pour cause, ils sont à la retraite ou frappés d´amnésie. Et pourtant, ils auraient pu apporter un peu de lumière à cette ténébreuse affaire. C´est à cela qu´on évalue la consistance d´un homme politique.