Les contes et légendes possèdent-ils un socle de vérité? Ou bien ne sont-ils qu´une déformation «romanesque» propre à l´homme qui préfère l´univers merveilleux du rêve à la platitude d´une réalité souvent difficile à vivre? Nombreux contes kabyles, ceux qui ont enchanté les longues veillées d´hiver autour d´un brasier crépitant, commencent après la formule consacrée Amachou, telam chahou... par l´évocation d´un temps béni, un âge d´or où tous les animaux étaient doués de la parole, attribut réservé seulement à l´homme actuellement. Au temps où les animaux parlaient, on ne sait pas comment l´homme leur a confisqué le verbe, mais on sait que les animaux de chaque espèce communiquent entre eux par des sons ou des attitudes. Evidemment, à la réflexion, on peut penser que les animaux n´ont jamais parlé mais plutôt l´homme qui, vivant au contact de la nature, parvenait à décoder toutes les attitudes et comportements d´animaux, ou bien dans un geste opportuniste d´adaptation et pour échapper à toute censure, il a mis dans la gueule des animaux ce qu´il n´osait pas sortir de sa bouche. C´était le métier des fabulistes. Mais dans l´histoire, des récits nous parviennent sur une communication constante entre l´Homme et l´Animal. Le chrétien grec Androclès n´avait-il pas apprivoisé un lion auquel il fut livré par les Romains. Un autre parlait couramment à ses oies. Les Grecs anciens parlent de naufragés sauvés par des dauphins. Saint-François d´Assises ne passait-il pas son temps à parler aux oiseaux, qui, conscients de la personnalité du bonhomme, venaient picorer dans sa main ou se percher sur ses épaules. Un récent film produit par Hollywood avec Robert Redford, L´homme qui murmurait à l´oreille des chevaux, montre un homme qui comprend très bien les souffrances qu´endurent ces montures que l´homme a domestiquées depuis des siècles. Danse avec les loups est un autre exemple d´un homme qui apprivoise des loups... Les exemples sont nombreux dans la filmographie mondiale ou dans la littérature d´échanges entre hommes et animaux. On n´oublie pas Rémus et Romulus élevés par une louve, ou bien l´histoire de Moogli... RTL9 vient de diffuser le portrait d´une Américaine, Madame Fitzpatrick, qui a le don de comprendre et de communiquer avec les animaux. Au siècle de la télévision, ce don a été exploité à bon escient puisque ladite dame a été sollicitée pour sonder la psychologie des animaux présentés devant elle : chiens, chats, chevaux. Chaque fois, elle parvenait à esquisser fidèlement le profit de l´animal, son état, ses besoins... Elle serait même parvenue, suite à une plainte d´une ménagère qui n´arrivait pas à se débarrasser de fourmis qui avaient envahi son logis: il lui a suffi de mettre sa joue à côté d´une file de ces insectes et de les prier de changer de domicile...Ce succès lui valut une grande notoriété. Peut-être qu´on songera un jour à faire appel à Mme Fitzpatrick pour éradiquer les sauterelles en Algérie?